C'est une nouvelle qui a plongé le football tunisien dans la tristesse la plus profonde. Passé par de nombreux clubs en Tunisie et en Arabie saoudite, Nizar Issaoui était un joueur très respecté au pays, mais malheureusement, il est décédé le 13 avril dernier dans des circonstances terribles. À seulement 35 ans, le footballeur a eu un geste impensable à la suite d'une histoire qui lui est arrivée alors qu'il venait au commissariat pour porter plainte contre un marchand de fruits qui vendait ses fruits trop chers. D'après les informations des médias tunisiens, la police locale l'a accusé "de terrorisme".
Une affaire qui a fait beaucoup de mal à Nizar Issaoui, qui n'a pas compris ses accusations. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux le montrerait d'ailleurs en train de se filmer en criant à l'injustice. "Pour une dispute avec une personne vendant les bananes à 10 dinars, on m'accuse de terrorisme (...) Du terrorisme pour une affaire de bananes", lance-t-il, visiblement très touché par ces accusations. Sans club après avoir joué dans plusieurs clubs de première division tunisienne, ce dernier a donc décidé d'en finir. Dans un message posté sur sa page Facebook quelques heures avant sa mort, ce dernier a expliqué qu'il se condamne lui-même "à mort par le feu".
Je n'ai plus d'énergie, que l'Etat policier sache que la peine sera exécutée ce jour
C'est malheureusement ce qu'il s'est passé. Nizar Issaoui s'est immolé par le feu pour protester contre les accusations dont il était la cible. "Je n'ai plus d'énergie, que l'Etat policier sache que la peine sera exécutée ce jour", déclarait-il dans sa vidéo Facebook. Brûlé au troisième degré, le footballeur a été transféré à l'hôpital des grands brûlés à Tunis. Le sportif originaire de Ben Arous n'a pas survécu à ses blessures et le vendredi 14 avril, son frère a annoncé son décès. "Il est mort hier soir et sera enterré aujourd'hui", a-t-il indiqué à l'AFP. Si l'on en croit les médias tunisiens, des échauffourées ont eu lieu dans la localité de Haffouz entre des manifestants et des policiers, qui auraient fait usage de gaz lacrymogènes. Les manifestants de leur côté ont notamment scandé : "Notre sang et avec notre âme nous nous sacrifierons pour toi Nizar", en marge de ses funérailles.