Hier, nous vous relations les premiers extraits du rapport des experts nommés par le tribunal suite à l'hospitalisation de Johnny Hallyday, en décembre dernier, à Los Angeles, publié dans le Journal du Dimanche. Le JDD évoquait un "choc, à la lecture de ces soixante-quatre pages" du rapport, car "Johnny a réellement failli mourir dans ces journées de décembre à Los Angeles". Mais surtout, cette "expertise (...) met gravement en cause le chirurgien qui a opéré Johnny", assure le journal, en citant la phrase la plus importante : "c'est l'opération du Dr Delajoux, et surtout les silences de ce dernier, après l'intervention, qui semblent être à l'origine des gravissimes complications du chanteur". Oui, le silence de Delajoux, pourquoi ?
En effet, "le Dr Delajoux n'a pas informé que, lors de son intervention, il avait causé une brèche dans la dure-mère du chanteur (qui entoure la moëlle épinière NDLR), les méninges, provoquant des pertes de liquide céphalo-rachidien", précise le JDD. Selon les experts cités par le journal, "ce n'est pas une faute en soi", mais "en cas de brèche dure-mérienne, il est recommandé de garder le patient au repos strict pendant quarante-huit heures pour favoriser la cicatrisation". Or "un repos strict au lit n'a pas été prescrit" au rocker.
De plus, "la prise en charge de la fuite de liquide céphalo-rachidien n'a pas été conforme aux règles de l'art et aux données acquises par la science et l'information du patient, tant préalable qu'au détour du geste, insuffisante", estiment les experts, qui concluent que "les manquements relevés à l'encontre du Dr Delajoux ont généré une perte de chance d'éviter la fuite de liquide céphalo-rachidien, et donc l'infection, estimée à 75 %".
Dès hier, la réponse de l'avocat de Stéphane Delajoux, Me Hervé Temime, était déjà toute prête et il donnait son analyse sur ce rapport : "seule une perte de chance contestée est reprochée au Dr Delajoux, sans même que les experts aient cru devoir se pencher sur les caractéristiques propres au patient, ce qui relèvera de l'appréciation du tribunal", contre-attaquait-il. Pour l'avocat, "ce rapport confirme bien que l'opération s'est déroulée selon les règles de l'art et que les complications ont aussi été traitées selon les règles de l'art sur un plan chirurgical et médical". Se disant "très surpris de la présentation de ce pré-rapport qui n'est absolument pas accablant pour le Dr Delajoux", Me Hervé Temime ajoute : "Ce n'est que la poursuite d'une campagne de dénigrement et de calomnie dont le Dr Delajoux fait l'objet depuis le premier jour".
Ce matin, Delajoux répondait dans une interview donnée au quotidien Le Parisien. Il trouve que les conclusions rendues par les experts le 9 juillet, lui sont très favorables. C'est ce qu'on pourrait appeler... la méthode Coué ! Delajoux, comme à son habitude, ne retient que ce qui l'arrange, et ne s'explique pas sur ce qui... dérange ! Il est étonnant que la journaliste n'ait pas posé "la bonne question" qui était: "Pourquoi avez-vous "caché" qu'au cours de l'opération vous aviez "accidentellement, sans doute" fait une brèche dans la dure-mère ?" Car c'est ce silence qui n'a pas permis de savoir plus tôt pourquoi il avait un liquide qui coulait et qui a permis à l'infection de devenir dramatique ! Dans ce pré-rapport, on peut lire que dans la nuit du 29 au 30 novembre (Johnny était toujours en France à cette date) "Johnny a l'impression d'écoulement dans le dos (...) il trouve que sa literie a été inondée et que le pansement est trempé. Son épouse appelle vers 5 heures du matin le Dr Delajoux qui la rassure et lui dit de venir consulter à la clinique". Pourquoi, à ce moment, Delajoux ne parle pas de la brèche de la dure-mère à son patient ou à Laeticia ? Le 30 novembre, précise toujours le rapport, "la feuille du bloc opératoire de la clinique fait état d'une entrée en salle à 16h et d'une sortie à 16h50, d'un badigeonnage à la Bétadine dermique et de la mise en place de trois points de renforcement de la cicatrice. Le Dr Delajoux a posé trois points de suture (supplémentaires ? Comme ça, ça coulera plus.. ? mais ça coulera à l'intérieur ! NDLR). "Johnny Hallyday est autorisé à regagner son domicile. Le lendemain, une infirmière à domicile vient faire le pansement et constate que la cicatrice est propre". D'après nos informations c'est effectivement l'infirmière de Johnny, Madame Katia B, qui a avisé Delajoux le 1er décembre "que la cicatrice était propre, non inflammatoire et sans écoulement, que le pansement fait la veille était parfaitement sec". A aucun moment Delajoux ne demande à Johnny Hallyday de surseoir à son voyage en avion vers Los Angeles, et toujours d'après nos informations - confirmées par l'entourage du chanteur -, Delajoux ne l'a pas mis au courant du problème de la brèche dans la dure-mère.
Interrogé ce matin sur France Info, la journaliste a posé enfin les bonnes questions ! Certes - et il faut le reconnaître -, à la question "l'opération était-elle nécessaire ?" la réponse des experts est OUI. "L'opération a t-elle été bien effectuée ?" la réponse est OUI, "Johnny est-il guéri de ce dont il souffrait avant l'opération ?" La réponse est OUI. Quand la journaliste lui demande si c'est une faute d'avoir fait une brèche dans la dure-mère, Delajoux répond : "C'est assez courant que ce genre de choses arrive, environ entre 17 et 20% des cas". Et après, il joue sur les mots et il déforme "peut-être" la vérité ? Delajoux affirme que les médecins qui ont suivi cette opération avant et après... ont été avisés de la brèche de la dure-mère, on peut en douter fortement ! En effet, pourquoi alors dans son CRO (dont les 4 médecins ont eu copie), cet "incident" opératoire n'est pas indiqué ? C'est évidemment le reproche que lui font les médecins-experts ! Et il continue à botter en touche, à jouer sur les mots, en répondant à la question "Cette infection peut-elle vous être imputée ?", il déclare : "L'expert estime qu'elle est peut-être liée aux écoulements. Une chose est sûre : Elle n'a pas été contractée durant l'opération et ce n'est pas non plus liée aux soins que j'ai prodigué par la suite". Ben... pas vraiment ! En effet, dans leur rapport, les deux experts écrivent clairement : "Ce n'est pas une faute en soi (...) mais la prise en charge de la fuite de liquide céphalo-rachidien n'a pas été conforme aux règles de l'art (...) les manquements relevés à l'encontre du Dr Delajoux ont généré une perte de chance d'éviter la fuite de LCR, et donc l'infection, estimée à 75%" !
Nous suivons cette affaire depuis le début et les nombreux médecins, neuro-chirurgiens, que nous avons interrogés sont formels : si aux premiers écoulements du liquide céphalo-rachidien, il avait tout de suite été pris en compte qu'il y avait eu une brèche à la dure-mère ("peut-être" mal suturée et biocollée par lui...), il n'y aurait pas eu l'infection interne (tout étant bien fortement recousu !) et on aurait pas frôlé la catastrophe quand Johnny a été réopéré le 9 décembre , soit 14 jours après l'intervention. Rappelons que quand le neurochirugien américain, le Dr Hunt, réopère le rocker ce jour-là, il trouve sous la peau un mélange de pus et de liquide céphalo-rachidien. Il étend la brèche dure-mérienne et observe une agglomération des racines nerveuses avec le matériel purulent (ce sont "juste" les espaceurs plastifiés que Delajoux avait posé entre les vertèbres qui commençaient à pourrir !) collé à ses racines. Sera également mis en évidence un staphylocoque doré en culture.
Donc, sans ce silence assourdissant, on aurait pu enrayer l'infection dès le 30 novembre ? Nous ne sommes pas médecins... mais la réponse devrait être OUI à 75%, d'après les experts.
Comme le rapporte Delajoux dans ses deux interviews, il est confiant, content, et attend sereinement de pouvoir répondre à ce pré-rapport, qui sera rendu définitivement le 30 septembre. Il laisse bien entendu supposer que Johnny n'est pas un patient facile, qu'il y a des choses qu'il ne peut pas dire, coincé par le secret médical... un secret médical que L'Express s'était empressé de violer en ayant en sa possession le soi-disant rapport (au moins, forcément incomplet !) des médecins américains et permettant d'écrire que c'est l'alcoolémie de Johnny qui était la cause de tout.
Faut avoir de l'estomac (ou avoir de mauvaises ou "fausses" informations) pour affirmer ça, comme dirait Zidane quand on l'a accusé d'avoir donné des consignes aux Bleux pendant la honteuse Coupe du Monde !
Il faut reconnaître une vraie qualité à Delajoux... il est très bon en interview et sait parfaitement répondre... à côté, à des questions dérangeantes !