Alain Minc est-il de nouveau coupable d'un plagiat ? C'est à cette question que le Tribunal de Grande Instance de Paris va devoir prochainement trancher. Le célèbre économiste et essayiste de 64 ans est en effet poursuivi pour "plagiat et contrefaçon" après la publication de son livre L'homme aux deux visages. Jean Moulin, René Bousquet, itinéraires croisés (Ed. Grasset) en mai dernier, comme nous l'apprend LeParisien.fr.
Selon la plaignante, Pascale Froment, Alain Minc, évincé en 2008 du conseil de surveillance du quotidien Le Monde dans des circonstances houleuses, se serait inspiré d'un peu trop près de son travail pour René Bousquet, une biographie de référence sortie en 1994 (Ed. Stock). L'essayiste aurait ainsi pillé "à grande échelle" (300 passages) des citations recueillies au prix d'un long et méticuleux travail d'investigation par l'auteure. "A aucun moment Alain Minc n'indique d'où proviennent ces citations. Il se contente de faire figurer l'ouvrage de ma cliente dans sa bibliographie, déplore l'avocat de Pascale Froment, Me Alain Levy. Sur les pages consacrées à René Bousquet, plus de la moitié sont tout simplement piquées à ma cliente."
Une affaire qui fait tâche pour Alain Minc. Longtemps conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, ce dernier avait déjà été condamné le 28 novembre 2001 pour avoir plagié des passages de Spinoza, le masque de la sagesse de Patrick Rödel (Ed. Climats, 1997) dans son ouvrage Spinoza, un roman juif (Ed. Gallimard, 1999). Il avait été condamné à verser 15 000 de dommages et intérêts pour "plagiat et contrefaçon". La 3e chambre du TGI de Paris va désormais devoir trancher, jeudi 13 juin pour L'homme aux deux visages. Jean Moulin, René Bousquet, itinéraires croisés.