Ce film au titre poétique – Réparer les vivants – touche en plein coeur par son histoire et ses personnages bouleversants. Pour sa nouvelle réalisation après l'acclamé Suzanne, la cinéaste Katell Quillévéré raconte l'histoire d'un jeune homme dans le coma dont le coeur pourrait servir à sauver la vie d'une femme. Toute l'équipe du film était réunie pour l'avant-première parisienne le 24 octobre autour de la réalisatrice : Karim Leklou, Monia Chokri, Finnegan Oldfield, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval, Théo Cholbi, Kool Shen (Bruno Lopes), Alice Taglioni, Gabin Verdet, Dominique Blanc, Irina Muluile et Alice de Lencquesaing. Tahar Rahim et Bouli Lanners, le Prophète manquaient toutefois à l'appel, certainement pris par d'autres obligations professionnelles. Rocco Siffredi, sa belle Rosa ou encore Caterina Murino ont eu le plaisir d'applaudir cette projection.
Réparer les vivants est l'adaptation du roman de Maylis de Kerangal que Katell Quillévéré a dévoré. Dans le dossier de presse du film, on apprend que la cinéaste et le scénariste Gilles Taurand ont passé beaucoup de temps à l'hôpital et qu'ils ont rencontré énormément de professionnels. Ils ont aussi assisté à une greffe du coeur en compagnie des acteurs qui allaient jouer un rôle en chirurgie et du directeur de la photographie Tom Harari. "J'ai besoin de me nourrir du réel pour éventuellement ensuite m'en écarter. Les scènes de bloc opératoire sont extrêmement véridiques sur les gestes, la chronologie des opérations. C'était essentiel, sur un plan de pure véracité, que le film soit irréprochable sur le corps médical qu'il représente. La beauté et les défis de ces métiers sont fascinants et j'avais à coeur de les transmettre." On soulignera aussi le travail du compositeur oscarisé Alexandre Desplat, qui a signé trois thèmes pour le film.
Sur le tapis rouge, on remarquera la présence lumineuse d'Alice Taglioni. Croisée lors du match PSG-OM avec son amoureux Laurent Delahousse, la comédienne révélée par la comédie romantique Mensonges et trahisons et plus si affinités se dirige vers des rôles plus sombres. Léa Fazer, qui l'a dirigée dans Notre univers impitoyable – avec Jocelyn Quivrin, son compagnon de l'époque décédé en 2009 – et dans Cookie, avait déclaré à Libération : "Les comédies ont longtemps été pour elle un refuge. Elle est en train d'utiliser sa palette d'actrice, de travailler en tenant compte de tout ce qui lui est arrivé. Cette délicatesse, elle doit l'apprivoiser parce que c'est aussi un cowboy." Avec Réparer les vivants, la voilà servie.
Coïncidence, la mère du jeune homme entre la vie et la mort est jouée par Emmanuelle Seigner dont le visage ressemble beaucoup à celui de la réalisatrice. Elles ont été interrogées ensemble par Madame Figaro. La réalisatrice a d'ailleurs voulu à tout prix l'avoir devant sa caméra : "Je ne me l'explique pas de façon rationnelle. Je la trouve fascinante. J'avais envie de la filmer. La lumière qu'elle dégage me faisait dire qu'elle aurait pu, elle aussi, traverser cette histoire avec la même dignité. J'aime les acteurs physiques qui savent faire passer l'émotion par le corps. Emmanuelle est de ceux-là. Elle a une présence féline."
Réparer les vivants, en salles le 1er novembre