D'origine libanaise, Toufik Abou-Haydar conduit un taxi de la compagnie G7... Un chauffeur parisien parmi les quelque 18 000 détenteurs de la précieuse licence donnant le droit d'exercice dans la capitale. Et le droit de vivre des expériences plus ou moins plaisantes au fil des courses.
A la suite d'un concours de circonstances, cet homme cultivé qui se destinait à écrire des livres devient taxi pour nourrir sa famille... Un job qui ne devait être que provisoire. Il exercera finalement pendant plus de 25 ans. Aujourd'hui âgé de 50 ans, il raconte ses rencontres - parfois atypiques - dans un livre, Confidences passagères (Editions Max Milo) : des clients aux profils hétéroclites qui se succèdent dans son véhicule à un rythme effréné. Sortes de mémoires d'un chauffeur de taxi parisien.
Comme tous ses confrères, Toufik est amené à transporter des personnalités... "Au moins une fois par semaine, je sursaute en regardant dans le rétroviseur, ou bien je connais une voix familière", assure-t-il. Dans son ouvrage, le quinquagénaire se souvient des heureuses rencontres, mais aussi de ces célébrités qui ne lui ont pas laissé un très bon souvenir de leur passage dans son taxi.
Interviewé et photographié par Le Parisien, il se souvient par exemple de ce jour où Anne Roumanoff a embarqué à bord. L'humoriste ne lui a pas vraiment donné envie de rire... "Je suis désolé de le dire, mais elle a été absolument odieuse. Tellement odieuse que le pourboire qu'elle m'a jeté sur le siège passager, je l'ai donné aussi sec à un clochard. Ça me brûlait les doigts !", se rappelle-t-il. Parmi les autres personnalités à avoir manqué de délicatesse, il pense à Rama Yade ou Harlem Désir, qui n'ont même pas eu les formules de politesse habituelles : "bonjour", "au revoir", "s'il vous plaît"... Amanda Lear, elle, a claqué la portière et quitté la voiture sans payer !
Heureusement, d'autres rencontres ont laissé à Toufik Abou-Haydar un souvenir plus agréable... Comme cette fois où le couturier mondialement connu Jean-Charles de Castelbajac a gribouillé quelques petits anges sur son carnet à dessins afin de lui laisser son croquis en guise de porte-bonheur. Quant au regretté Guillaume Depardieu, installé sur le siège passager, à l'avant du véhicule, il lui avait supplié de le laisser prendre le volant !
Joachim Ohnona