Son amour pour Bernard Giraudeau l'a rendue aveugle. À New York dans les années 1970, Anny Duperey tombe sous le charme de l'acteur aux yeux clairs alors qu'ils jouent dans la pièce La guerre de Troie n'aura pas lieu. Leur début d'histoire a tout d'un conte de fées. Les amoureux s'échangent leur premier baiser en haut d'un gratte-ciel sur la terrasse d'un hôtel offrant une vue panoramique sur Central Park. "C'était à mi-chemin entre une rencontre amoureuse et une complicité de comédiens" racontait-elle à Gala en 2015.
Ce qu'il faisait avec une autre ne me regardait pas
Folle amoureuse de son compagnon, Anny Duperey a toujours souhaité préserver sa relation avec le réalisateur... et ce, quoi qu'il en coûte. Réputé homme à femmes, Bernard Giraudeau pouvait toujours compter sur Anny Duperey, qui mettait un point d'honneur à être un véritable ange gardien pour son homme, peu importe ses aventures. "Je ne voulais pas voir, et si je savais, je m'en détournais, me disant que ce qu'il faisait avec une autre ne me regardait pas" révélait ainsi l'actrice d'Une famille formidable. Le couple devient parents de deux enfants : Sara, en 1985, et Gaël Giraudeau, en 1982.
Sans même le désirer, Anny Duperey commence malgré tout à se détacher de l'acteur. En cause ? Son caractère et sa personnalité parfois ombrageuse. "Nous avions tout pour être heureux : de beaux enfants, du travail, de l'argent, et il trouvait que le bonheur était chiant. Il enrageait de tout. Il était très négatif tout le temps (...) Un jour, je me suis dit : 'je n'y arriverai pas', et je l'ai quitté". J'ai même peut-être rompu trop tard", avait-elle raconté à Paris Match. Ils se séparent en 1991.
Quelques années plus tard, dans les années 2000, les médecins diagnostiquent à Bernard Giraudeau un cancer du rein. Très présente pour le premier amour de sa vie, Anny Duperey l'accompagne dans son combat contre la maladie et le soutient lorsqu'on lui diagnostique une métastase aux poumons cinq and plus tard. "Nous avons tout clarifié et nous nous sommes retrouvés absolument en paix l'un envers l'autre. La maladie lui avait fait faire un parcours admirable. De cet être si sombre avaient émergé une clarté et une paix incroyables", avait-elle confié. Malgré les traitements, le réalisateur qui fut le président de la 23e Nuit des Molières (2009) meurt en 2010.