Il tient le coup grâce à des choses simples, comme il l'explique ce lundi dans Libération : "La méditation, la relaxation, et puis mon entourage. Ma femme, mes enfants qui sont très aimants... Vous vous rendez compte qu'il vous reste dans la vie peu de choses, mais elle sont là, importantes." Parmi les gens qui l'entourent, il y a sa fille Sara, née de son union avec Anny Duperey.
Dans cette longue interview, il raconte la difficulté de vivre avec des traitements exténuants : "Je suis sur un traitement où cela ne bouge pas vraiment. Je ne vis plus vraiment, il va falloir faire quelque chose. J'ai deux chimios, une par perfusion et une autre par pilule, et elles m'épuisent. C'est le comble, les chimios peuvent finir par tuer le malade."
Après tant d'années, des décisions s'imposent. La première aura été d'arrêter de faire ce métier d'acteur. Giraudeau continue en revanche d'écrire : son dernier roman, Cher amour, a été salué par la critique. La question se pose aussi de ce qu'on est prêt à subir pour guérir : "Je ne veux plus me faire opérer", dit l'acteur. "J'ai déjà été tellement opéré que cela bousille. Pour les chimios, moi, cela fait deux ans. C'est une période difficile." Lors de sa troisième rechute, par exemple, Bernard Giraudeau a subi une ablation de plusieurs côtes et la pose de plaques.
Cette expérience lui permet aussi de porter un regard sur la médecine en France, son fonctionnement et ses hôpitaux : "On supprime des postes, il y a de moins en moins d'oncologues, et pourtant il y a de plus en plus de malades, de plus en plus de pathologies. Et en face ? De moins en moins de médecins. Ils courent d'un bureau à l'autre, ce sont des queues pour un examen, une radio. L'hôpital fait ce qu'il peut, et il le fait bien. Mais cela ne suffit pas."
Pour la Maison du cancer, Bernard Giraudeau pose la question de ses dysfonctionnements. Pour découvrir ses témoignages, cliquez ici !
A.D.