Peut-on imaginer une vie sans Anny Duperey ? Difficilement. Et pourtant, la comédienne a souhaité mettre fin à ses jours très tôt, tout juste adolescente. Cet acte était le fruit d'un traumatisme important qui murissait depuis des années : la mort des parents de la comédienne, qu'elle a retrouvés sans vie dans la salle de bain, asphyxiés par le monoxyde de carbone. Elle n'avait que 9 ans, sa petite soeur cinq mois. "Il y a eu d'abord une sorte de déni du deuil, un petit peu dépressive, jusqu'à l'âge de 13 ans, s'est-elle souvenue, sur Non Stop People, face à l'animatrice Evelyne Thomas. À 13 ans, j'ai fait une espèce de simili tentative de suicide en me foutant sous une bagnole qui n'a pas voulue de moi."
Eux ils sont partis, et pourquoi pas moi ?
Pour Anny Duperey, ce fut un signe du destin. Après avoir potassé des livres de psychologie, l'actrice a compris que ce comportement pouvait être récurrent chez les enfants ayant vécu un traumatisme tel que le sien. "Ils ont cette culpabilité de 'Eux ils sont partis, et pourquoi pas moi', a-t-elle expliqué. Ils vérifient d'une certaine manière qu'ils ont le droit d'être sur Terre. Une fois qu'ils vérifient que, là-haut, on ne veut pas d'eux, ils se disent : 'Bon ben tant pis, je reste en bas'. Et là, généralement, on ne peut pas vous arrêter." Sa soeur cadette, Patricia, s'en est hélas moins bien sortie. Elle est décédée, en 2009, d'un problème cardiaque, le coeur lui faisant défaut.
Elle ne s'en est jamais remise
Après la disparition de ses parents, Anny Duperey espérait, au moins, pouvoir veiller sur sa petite Patricia. Mais la loi en a voulu autrement. Les soeurs ont été séparées très jeunes et ne se sont retrouvées que sur le tard. "On n'a jamais vraiment résolu cette histoire, a-t-elle regretté. Elle ne s'en est jamais remise. Je pourrais presque dire qu'elle en est morte." Aujourd'hui, la comédienne de 73 ans se bat pour qu'une telle situation n'arrive plus jamais. C'est pourquoi elle est devenue la marraine de coeur de l'association SOS Villages d'Enfants, qui défend les droits de l'enfant, dont celui de rester avec ses proches en cas de deuil. En espérant que l'histoire cesse de se répéter pour toujours...