Cela aurait dû être l'une des plus belles soirées de sa vie, mais elle a viré au cauchemar. April Benayoum représentait la Provence à l'élection Miss France 2021 au Puy du fou, le 19 décembre 2020. Un concours de beauté remporté par Amandine Petit. Comme toutes les prétendantes au titre, elle s'était présentée et avait notamment révélé qu'elle avait des origines israéliennes et italiennes. Une confidence qui lui a valu d'être la cible de tweets antisémites. Ce mercredi 22 septembre 2021, les huit suspects vont être jugés au tribunal correctionnel de Paris.
En mai dernier, quatre hommes et quatre femmes âgés de 20 à 58 ans et un mineur au moment des faits ont été placés en garde à vue. Leurs ordinateurs et téléphones portables avaient été saisis et analysés dans le cadre de l'enquête menée par le pôle "haine en ligne" du parquet de Paris et la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRPD) de la PJ parisienne. Et aujourd'hui, les prévenus originaires des Bouches-du-Rhône, de la Seine-Saint-Denis, du Val-d'Oise, de la Sarthe, de l'Ain, du Bas-Rhin et du Rhône devront répondre de leurs actes lors du jugement pour "injures publiques commises à raison de l'origine, de l'ethnie, de la race ou de la religion". Ils encourent un an de prison et 45 000 euros d'amende. La première dauphine de Miss France 2021 sera présente sur le banc des parties civiles. En outre, son avocat Me Veil a assigné Twitter devant la justice civile. La cour d'appel de Paris doit se pencher sur le dossier ce jeudi. La procédure concernant le mineur a été transférée au parquet de Poitiers.
Au lendemain du scandale, April Benayoum avait pu compter sur le soutien de Sylvie Tellier, mais aussi du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, de la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa qui avait annoncé saisir la justice, tout comme la LICRA qui s'est constituée partie civile devant la justice. La belle blonde de 22 ans avait rapidement porté plainte. "Je n'ai bien sûr rien vu en direct. J'ai appris l'existence de ces propos par mes proches. C'est triste d'assister à de tels comportements en 2020. Je condamne bien évidemment ces propos, mais ça ne me touche absolument pas", avait-elle confié à Nice Matin.