Malgré ses 65 ans, Ariane Ascaride enchaîne encore les tournages. Entre Les Sauvages, la fresque politique de Rebecca Zlotowski, et le dernier film de son mari Robert Guédiguian, Gloria Mundi, elle n'a pas le temps de chômer. Pour Libé, elle raconte sa rencontre avec le réalisateur. Et lui la raconte dans le Journal du Dimanche.
À l'époque, elle est à la fac, elle étudie la sociologie et est militante pour le syndicat étudiant Unef. Pour briefer les nouveaux arrivants, elle s'empare du micro et à la fin, un garçon l'aborde. "Bien parlé", dit-il. "Je savais que j'avais bien parlé, je n'avais pas besoin de son assentiment ! J'ai regardé ma copine et j'ai dit : 'C'est qui ce con ?'" Le "con" s'appelle Robert Guédiguian, il porte le perfecto et Ariane Ascaride ne le sait pas encore mais elle va l'épouser et aura deux filles avec lui.
Même histoire du côté du principal intéressé. "Elle portait une chemise à fleurs et une casquette, avec des yeux outrageusement maquillés de noir", dit-il de la fille qui "harangue la foule". "J'adhérais à son discours alors je suis allé la féliciter." Elle le regarde "de haut", "doutant de sa sincérité". Elle le prend pour un "dragueur". Ils partagent leur engagement politique depuis mai 68, elle est "féministe dans une tradition communiste et marxiste". "Foudroyé par l'amour" en la voyant au théâtre, ils mettent six mois à être réunis. Période durant laquelle ils s'écrivent des lettres.
Le reste appartient à l'histoire... Elle devient son actrice fétiche, elle obtient un César de la meilleure actrice pour Marius et Jeannette, ils forment un couple mythique du cinéma français : lui derrière la caméra, elle devant.