Arnold Schwarzenegger a eu plusieurs vies depuis ses débuts, adolescent, dans le monde du culturisme et son titre de Mister Univers glané à 20 ans, suivi de sept sacres de Mister Olympia entre 1970 et 1980. Action man pour Hollywood, Gouvernator pour la Californie, homme d'affaires et occasionnellement mari infidèle, il ne s'est toutefois jamais éloigné totalement de la sphère du body building, et n'a pas oublié son ancien mentor.
Joe Weider, éditeur et culturiste qui avait découvert le jeune Arnold Schwarzenegger en Autriche en 1967 et que celui-ci surnommait le "parrain du fitness", est mort samedi 23 mars 2013 à l'âge de 93 ans. Né à Montréal en 1920, Joe Weider, qui a bâti un empire de plusieurs millions de dollars dans l'édition de revues spécialisée dans le fitness et le bodybuilding, est mort d'une crise cardiaque dans sa maison de Los Angeles, selon le Los Angeles Times. A l'annonce du décès de celui qui avait incarné pour lui "la figure du père" (son père biologique, Gustav, avec qui les relations n'étaient pas idéales, était décédé dès 1972), Schwarzy, qui vient lui-même de se lancer dans la presse fitness, n'a pas tardé à publier un très émouvant éloge funèbre en hommage à son ex-mentor sur son site officiel, rappelant combien cet homme cher à son coeur a été important dans sa conquête du rêve américain :
"Aujourd'hui, j'ai perdu un très bon ami et un mentor, et le monde a perdu l'un de ses avocats les plus puissants en matière d'hygiène de vie. Joe Weider était un titan de l'industrie du fitness, et l'un des hommes les plus adorables que j'ai connus.
Je connaissais Joe Weider bien avant de le rencontrer - c'était le parrain du fitness, qui nous disait à tous "soyez quelqu'un, avec un corps". Il nous a appris que, à force de travail et d'entraînement, nous pouvions tous devenir des champions. A l'époque où j'étais un jeune garçon en Autriche, ses magazines de musculation m'ont procuré la motivation et la méthode pour dépasser mes limites et imaginer un avenir plus grand. Je sais que bien d'autres, partout dans le monde, ont tout comme moi trouvé la motivation dans les pages de ses publications, mais, lorsque je les lisais en Autriche, j'avais l'impression qu'il me parlait directement et je me suis employé à partir en Amérique pour accomplir mon rêve de devenir le meilleur bodybuilder, de vivre le rêve américain, et de devenir acteur.
Joe ne s'est pas contenté d'inspirer mes rêves précoces ; il a fait en sorte de les réaliser le jour où il m'a invité à venir en Amérique pour ma carrière de bodybuilder. Je n'oublierai jamais sa générosité. L'une des plus grandes qualités de Joe, c'est qu'il n'était pas généreux qu'en termes d'argent : il offrait gratuitement son temps et son expertise, et est devenu une figure du père pour moi. Il me conseillait pour mon entraînement, pour mes affaires, et une fois, bizarrement, il a prétendu que j'étais un acteur shakespearien allemand pour m'obtenir mon premier rôle, dans Hercules in New York, alors même que je parlais à peine anglais. Quand ma carrière a décollé, il était constamment présent à mes côtés, pour me conseiller, promouvoir mes films ou ma croisade en tant que président du President's Council on Fitness dans les pages de ses magazines, participant à mes galas de levées de fonds et autres événements lorsque je décidais de briguer le poste de gouverneur. Il a été là pour moi en permanence, tout au long de ma vie, et il va terriblement me manquer.
Il laisse derrière lui un formidable héritage dans le monde du fitness. Peu de gens peuvent se vanter d'avoir eu une influence sur autant de vies que Joe via ses magazines, ses compléments alimentaires, ses équipements, et sa personnalité au grand coeur. Joe était réputé pour haranguer chacun, "Dépasse toi", et, sans aucun doute possible, dans sa vie, c'est ce qu'il a fait.
Mes pensées et mes prières vont à son extraordinaire épouse, l'amour de sa vie, Betty, ainsi qu'à tous ses proches et amis."