Caméléon amoureux ou Cow-Boy amer avec zéro balle dans le barillet, Arthur Ferrari est prêt à s'inventer n'importe quel rôle pour façonner son personnage musical. Même une Chambre à air crevée, délaissée au fin fond du garage, lui fournit la partition d'un smooth jazz latin gentiment décalé, à son image.
L'un des deux fils de Nino Ferrer, Arthur Ferrari s'adonne lui aussi à la chanson française. Douze ans après que le truculent Nino s'est donné la mort, à quelques pas de sa bastide dans le Quercy et alors qu'il préparait ce qui devait être son ultime album (Suite et fin), Arthur étrenne son identité. Il y a quelques jours, c'est dans le club parisien très confidentiel Le Baron, dans le huitième arrondissement, qu'il a continué à tester ses chansons, joueuses et interprétées avec une voix profonde et malicieuse, en public.
Si le grand Nino Ferrer (né Nino Ferrari), chanteur tourmenté par sa condition show-businessque, a légué à la postérité des tubes populaires tels que le Téléfon, Mirza, les Cornichons, Oh ! hé ! hein ! bon !, ou encore, évidemment, Le Sud, il a également laissé une empreinte vocale très particulière, dont Arthur doit aussi s'affranchir. La voie du père, la voix du fils. Un effort pas vain, à découvrir sur son MySpace.
G.J.