Le samedi 4 avril 2020, à l'heure d'une France sous confinement, une attaque au couteau avait lieu à Romans-sur-Isère. Bilan : deux morts. Deux jours plus tard, l'humoriste Nicolas Canteloup s'empare du drame pour un sketch dans sa pastille C'est Canteloup diffusée sur TF1. Téléspectateurs et élus lui tombent dessus. Dans les pages du Parisien, ce 20 avril, il met les choses au clair.
Interrogé par le journal pour dévoiler les coulisses de son programme désormais tourné avec les moyens du bord, depuis son grenier, Nicolas Canteloup n'a pas échappé à une question sur son sketch qui avait notamment indigné Marie-Hélène Thoraval, la maire de Romans-sur-Isère. "On a éprouvé de la tristesse pour les familles touchées. Comment peut-on imaginer qu'on puisse rire de ça, de ce qu'il s'est passé devant des enfants de l'âge des miens ? La meilleure réponse est celle du frère de Julien Vinson [décédé lors de l'attaque, NDLR], qui, dans un message, a dit qu'il me pardonnait et ne m'en voulait pas d'avoir fait mon métier", a d'abord expliqué l'artiste de 56 ans.
Et l'acolyte de l'animatrice Alessandra Sublet, d'ajouter : "En temps normal, 80% de ma matière est sombre. Il faut la traiter avec discernement. Là, on s'est appuyé sur un rappel à l'ordre maladroit du préfet Lallement. Il est nécessaire pour nous de trouver un angle et, avec quelque chose de pas drôle, ce n'est pas simple. C'est la liberté d'expression. Je préfère que mon humour plaise plutôt que de décevoir. Si des gens n'ont pas compris ce sketch, je le regrette, mais je ne regrette pas de l'avoir fait, car je ne touchais pas aux victimes."
Pour rappel, l'attaque avait fait deux victimes, dont Julien Vinson ; ami du magicien Dani Lary. L'auteur présumé serait Abdallah Ahmed-Osman, un réfugié soudanais de 33 ans arrêté et mis en examen.