37°2 le matin est sorti il y a bientôt trente-cinq ans mais Béatrice Dalle s'en souvient comme si c'était hier. Pour preuve, l'interview qu'elle accorde au Parisien ce lundi 4 janvier 2021, à l'occasion de la rediffusion du film dont elle est l'héroïne sur France 5.
Le premier à l'avoir contactée pour ce projet qui l'a révélée au grand public, alors qu'elle avait 20 ans, est Dominique Besnehard. Le célèbre agent de stars s'est pris un refus de Béatrice Dalle, dans un premier temps. Le courant n'est pas très bien passé entre eux... "Dominique m'avait vue en une du magazine Photo. Il m'a appelée. Il pensait que tout le monde voulait faire du cinéma, mais moi, j'en avais rien à foutre : j'étais une petite meuf qui vivait dans des squats, je ne connaissais aucun acteur. Je ne l'ai pas trouvé assez aimable. Alors, je lui ai raccroché au nez", se souvient l'actrice de 56 ans. Dominique Besnehard a insisté auprès de Béatrice Dalle, en allant la chercher dans son squat. "On a pris un café en face de la Comédie-Française, il m'a parlé de 37°2.... Puis, on est allés dans une librairie : en me voyant, le type de la caisse a dit Cette fille ressemble à l'héroïne du livre de Philippe Djian (NDLR : 37°2 le matin) !", raconte Béatrice Dalle au Parisien.
J'étais la moins payée de l'équipe, mais pour moi, c'était énorme
Finalement la jeune femme, encore inconnue, accepte le rôle de Betty et de jouer aux côtés de Jean-Hugues Anglade (Zorg), dans la réalisation de Jean-Jacques Beineix. Une prestation qui lui a ouvert les portes du cinéma et lui a apporté son premier cachet... dérisoire. Mais qu'importe. "J'avais touché 80 000 francs (NDLR : l'équivalent de quelque 21 400 euros aujourd'hui, compte tenu de l'inflation). J'étais la moins payée de l'équipe, mais pour moi, c'était énorme", révèle Béatrice Dalle.
L'ex de JoeyStarr n'a pas seulement vu les portes du cinéma s'ouvrir devant elle, mais aussi celles des banques. Elle a quitté son squat, est partie s'installer chez son mari Jean-François Dalle, qu'elle avait épousé en 1985 et dont elle s'est séparée en 1988. "J'ai acheté un appartement. La banque m'a fait crédit : plus t'en as, plus on te donne. Et puis, j'ai reçu plein de propositions. Je venais d'une famille sans argent : le cinéma marchait pour moi, alors j'ai continué", ajoute l'actrice, très fière du statut de "bombe sexuelle" qui lui avait été attribué après le succès de 37°2 le matin.