REACTU : Le béluga découvert il y a plus d'une semaine dans la Seine, a dû être euthanasié à son arrivée à Ouistreham (Calvados) après son transfert par camion d'une écluse de l'Eure vers le port normand, a annoncé la préfecture dans un communiqué : "Le béluga est arrivé le mercredi 10 août à 10h30 au Service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEP), situé à Ouistreham, pour réaliser une expertise vétérinaire et sanitaire avant d'envisager son potentiel transfert dans l'écluse de Ouistreham. (...) Malgré les moyens techniques et logistiques mis en oeuvre, l'état du cétacé s'est malheureusement dégradé lors du voyage. L'expertise vétérinaire a révélé la situation de grande faiblesse, et d'activité respiratoire défaillante du béluga. La décision a donc été prise collégialement, avec les vétérinaires, de l'euthanasier."
L'ONG Sea Shepherd a également confirmé le décès du cétacé : "C'est la mort dans l'âme que nous annonçons que le béluga n'a pas survécu à la translocation qui était risquée, mais indispensable pour donner une chance à un animal autrement condamné. Suite à la dégradation de son état, les vétérinaires ont pris la décision de l'euthanasier."
A 9h04 nous écrivions : Dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 août, le béluga de 4 mètres et environ 800 kg a été évacué de la Seine. Il a été extrait d'une écluse de l'Eure et a pris la route vers 7h30 en direction de Ouistreham dans le Calvados, selon les informations de l'AFP. À son arrivée, le cétacé sera installé dans une écluse d'eau de mer où il séjournera plusieurs jours avant d'être relâché en pleine mer.
Mardi soir, "plus de 80 personnes étaient mobilisées pour extraire le béluga de l'écluse dans laquelle il était stationné, afin de le conduire dans une écluse mise à disposition par Ports de Normandie et la Région Normandie à Ouistreham avant de le relâcher en pleine mer", a expliqué la préfecture de l'Eure dans un communiqué. L'opération, "particulièrement complexe", s'est poursuivie toute la nuit.
Le béluga a finalement pu être extrait de l'écluse à quatre heures, puis a été déposé sur une barge "où un bilan de santé a été pratiqué", a indiqué la préfecture. Il confirme "la maigreur de l'animal" sans en déterminer la cause. "Elle augure selon les vétérinaires d'un mauvais pronostic vital", a alerté la préfecture. "On a pu constater que c'est un mâle, qu'il lui manque énormément de poids et qu'il a quelques plaies", avait précédemment déclaré la sous-préfète d'Evreux Isabelle Dorliat-Pouzet, lors d'un point de presse à l'aube devant l'écluse de Saint-Pierre-la Garenne.
C'était "plus long qu'imaginé", mais "c'est un animal sauvage et c'était une technique nouvelle, donc il a fallu aller pas à pas", a-t-elle rappelé, saluant le travail collectif des plongeurs, pompiers, gendarmes, zoologues ou encore vétérinaires impliquées dans l'opération qui avait débuté mardi soir vers 22h. Un bassin d'eau de mer, dans une écluse du port de Ouistreham a été mis à disposition pour réceptionner l'animal, qui y restera trois jours, "le temps qu'on organise son rapatriement en pleine mer et qu'on observe son état de santé", selon la sous-préfète. Il devrait ensuite être emmené en haute mer pour y être relâché "assez loin des côtes" et "laisser la nature reprendre ses droits", a-t-elle ajouté.
C'est le 2 août dernier, le béluga, habitué aux eaux froides, avait été repéré de manière exceptionnelle dans la Seine et se trouvait depuis vendredi dans une écluse du fleuve à 70 km au nord-ouest de Paris.