Propulsé sous le feu des projecteurs pour une autre performance que celle de la série Sherlock – enfin ! - Benedict Cumberbatch a séduit la critique avec The Imitation Game. Dans ce biopic présenté et sorti grand vainqueur du dernier Festival de Toronto, l'acteur britannique incarne un mathématicien gay, dont l'héroïsme pendant la Seconde Guerre mondiale – il décryptait des codes nazis – a été oublié, l'histoire n'ayant retenu qu'un homme devenu un paria à cause de son homosexualité. Une "déviance" à l'époque.
Interviewé par le magazine Out, le comédien de 38 ans s'est confié sur son lien avec l'homosexualité, révélant ses souvenirs d'enfance et la découverte de sa sexualité alors qu'il fréquentait l'école privée de Brambletye (qui accueille des élèves de 3 à 13 ans). Évoquant des "expérimentations" entre ses camarades, Benedict Cumberbatch n'a pas eu de révélation. "Ça n'est pas venu à moi du genre : 'Ah, c'est donc ça !'", avoue le comédien, pour qui ce genre d'expériences s'avère être "la même chose que des filles avec leur vagin et leurs nichons". "Il n'y avait pas de désir. Juste des mecs et leur pénis", confie-t-il.
La star de la série Sherlock – personnage qui entretient lui aussi une ambiguïté autour de sa sexualité – en a profité pour faire part de ses convictions sur l'homosexualité et afficher ainsi son engagement au travers de son personnage, Alan Turing, héros oublié que la reine Elizabeth II a gracié il y a deux ans, cinq décennies après son suicide. ''Des gens sont décapités dans certains pays à cause de leurs croyances et de leur orientation sexuelle, dénonce-t-il. C'est terrifiant. C'est médiéval. Une décapitation !"
Pour lui, l'homophobie est hélas tristement universelle, touchant même Hollywood malgré les progrès réalisés et les stars se faisant les porte-drapeaux d'un véritable mouvement progressiste. "Je crois que si l'on veut des rôles principaux à Hollywood et que l'on dit 'je suis gay', c'est triste, mais ce sera un gros obstacle. On connaît tous des acteurs qui sont homos et qui refusent d'en parler", assure l'intéressé. Et d'arriver à la conclusion suivante, prêt à se battre : "Il reste encore beaucoup à faire. [...] Je prendrai les armes contre ces gens. Je me battrai contre eux. Je me battrai jusqu'à la mort."