En terme footballistique, c’est ce que l’on pourrait appeler une contre-attaque. En début de semaine, Basile Boli, ancien international français et légende de l’Olympique de Marseille, à qui il a offert la Ligue des champions en 1993, a été la cible d’accusations pour le moins sérieuses. Après sa carrière dans le sport, le natif d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, s’est lancé dans les affaires avec un ambitieux projet du côté de Noyon, une commune située dans le département de l'Oise. “Une école de sport-études dans laquelle on entre à partir de 14 ans. On accompagne les gamins jusqu'au bac. Quand ils sont doués, ils partent au foot, sinon ils continuent dans l'économie du sport”, comme il l’a expliqué en février 2023 sur le plateau des 12 coups de midi face à Jean-Luc Reichmann.
Depuis, le projet a du plomb dans l’aile et le principal intéressé a d’ailleurs acté dans une interview au magazine So Foot qu’il y mettait un terme. “On a prévu de le faire dans le sud finalement”, a déclaré Basile Boli, accusé d’avoir planté ce projet d'école dans l'Oise, suscitant l'indignation de nombreux acteurs du projet. “La facture n’a jamais été honorée. Quand je l’appelais, il était dans l'avion, chez le docteur… J’ai réussi à l’avoir début mai et il m’a raccroché au nez. Je ne vais pas intenter de procès car ça me coûterait plus cher que ce qu’il me doit”, explique au Parisien une géomètre qui l’accuse de ne jamais lui avoir payé les 14 000 euros qu’il lui doit.
Même son de cloche du côté du cabinet d’architecte parisien chargé du projet. “Sa créance s’élève à 260 000 euros. On a la plus grosse part : plus de 150 000 euros”, révèle un responsable du cabinet d'architecte. Ce mercredi, après avoir refusé de s’exprimer malgré plusieurs prises de contact déclinées auparavant, Basile Boli a accepté de donner sa version des faits au Parisien. “Je suis choqué d’avoir été traité de menteur et d’escroc. D’autant plus que je ne connais pas la géomètre qui a tenu ces propos. Je conteste vivement ses allégations”, lance-t-il.
Pour l’ex-footballeur, qui s'est remarié avec son ex-femme il y a quelques années, les choses sont claires, il assure ne pas avoir “laissé une ardoise” dans les conditions décrites par ses accusateurs : “Je ne peux pas trop m’exprimer sur ce point-là car une procédure est en cours”, rétorque-t-il concernant la somme qu’il devrait au cabinet d’architecte, avant d’ajouter : “Il a cependant omis de dire que j’ai payé une partie, je ne suis pas parti comme un voleur !” Pour se justifier, Basile Boli évoque plusieurs problèmes qui n’ont pas permis au projet d’aboutir, dont un conflit entre deux clubs de foot locaux qu’il souhaitait intégrer à son plan d’action. “Le maire avec lequel je travaillais a été en litige avec la nouvelle équipe, ce qui a paralysé le projet”, ajoute l'ex-gloire de l'OM, poursuivie pour abus de confiance et innocenté il y a quelques années.
“La communauté de communes m’a mis la pression, on me disait qu’une entreprise voulait racheter le bâtiment que nous visions pour le projet. Après tout le chemin parcouru, l'investissement que j’y avais mis, c’était trop pour moi”, conclut Basile Boli, qui se dit “désolé pour les personnes qui ont cru à ce projet” autant que lui.