Benjamin Amar, un des porte-paroles de la CGT, a été suspendu de tous ses mandats nationaux après le dépôt de plainte d'une militante contre lui révèle Le Parisien. Un communiqué du syndicat a été envoyé ce 28 février 2022, annonçant la suspension de ses fonctions d'un leader du syndicat après la plainte déposée pour viol, agression sexuelle, torture et actes de barbarie à son encontre.
"Ce dirigeant qui, depuis six ans, était toujours prêt à porter la parole de la CGT, face à n'importe quel adversaire politique sur les plateaux télé, jusqu'à encore très récemment dans l'émission Touche pas à mon poste ! de Cyril Hanouna", précise Le Parisien, pour illustrer le poids médiatique de ce militant. Selon les informations du quotidien, la plainte - qui aurait été déposée assez récemment - émane d'une militante cégétiste du Val-de-Marne pour des faits qui remonteraient à plusieurs mois.
L'intéressé conteste ces accusations qu'il qualifie "d'infâmantes et ignominieuses". "Il ignore le contenu de la plainte, la teneur des faits qui lui sont reprochés et qui en est à l'origine, a expliqué au Parisien ce lundi son avocat Me Jérôme Karsenti. Il est comme un aveugle dans un couloir sombre." Clamant que ses attaques sont "à l'opposé de tout ce [qu'il a] toujours porté dans [sa] vie", il veut être entendu par la justice au plus vite. Sur Twitter, il a réagi ce 1er mars : "Je conteste avec la plus grande fermeté les accusations infamantes portées contre moi et relayées par un communiqué de la CGT. Je n'ai reçu aucune convocation des policiers et j'ai demandé à mes avocats de les contacter pour être entendu. Je suis innocent et je le prouverai."
Une affaire compliquée pour la CGT qui veut prôner autant la présomption d'innocence que de sincérité. Benjamin Amar, prof d'histoire-géo à Créteil, était particulièrement impliqué depuis les années 2000. "Au sein de la confédération, il est notamment responsable du pôle revendicatif, siège dans les instances et, dans le Val-de-Marne, il oeuvre au sein des pôles protection sociale, égalité femmes-hommes, travailleurs sans-papiers...", précise le journal. Mais les langues se délient également au sujet de sa réputation, une militante ne mâche pas ses mots : "On sait qu'il a toujours été insistant et borderline avec les femmes. J'en ai fait les frais moi-même. Mais j'ai su dire stop quand ça allait trop loin. Ce qui n'a pas pu être le cas pour d'autres femmes, parfois en situation de vulnérabilité. Benjamin avait réussi à les sortir de cette mauvaise passe. Ensuite, elles lui devaient tout."