Benoît Poelvoorde a fait l'objet d'un portrait passionnant dans Le Parisien à l'occasion de la sortie de son nouveau film, Raoul Taburin, de Philippe Godeau. L'exubérant acteur belge, qui fait les beaux jours du cinéma francophone depuis ses débuts fracassants avec C'est arrivé près de chez vous en 1992, multiplie les rôles et les personnages toujours plus variés. Capable de rassembler les spectateurs au box-office et de séduire avec ses prestations impeccables, il n'a toutefois jamais décroché de César. Un regret ? Il revient sur ce sujet pour le quotidien.
Sans modestie mal placée, Benoît Poelvoorde clame haut et fort qu'il se moque des honneurs. Pour autant, à l'époque de sa première nomination aux César en 2005 pour son rôle dans Podium de Yann Moix, il se souvient avoir pleuré quand le prix lui a échappé au profit de Mathieu Amalric : "Je trouvais que je méritais beaucoup plus qu'Amalric, parce que moi, j'aurais pu faire Rois et Reines, alors que je ne suis pas sûr qu'il aurait pu faire Cloclo." Les deux hommes, qui ont travaillé ensemble récemment dans Le Grand Bain, ont-ils discuté de cela ensemble ?
Après sa nomination pour le César du meilleur acteur pour Podium, Benoît Poelvoorde a été de nouveau cité l'année suivante pour sa performance de serial killer face à Isabelle Carré dans Entre ses mains. Mais c'est Michel Bouquet qui l'emporte en François Mitterrand dans Le Promeneur du Champ-de-Mars. En 2010, c'est en tant que second rôle pour Coco avant Chanel que le comédien de 55 ans se distingue mais, encore une fois, il doit s'incliner devant un autre, Niels Arestrup, héros du film de Jacques Audiard, Un prophète.
Sa prestation dans Raoul Taburin a un secret (en salles ce 17 avril), adaptation de l'oeuvre du dessinateur Sempé, ne sera peut-être pas couronnée par un César mais elle confirme encore une fois l'énorme potentiel de l'artiste, toujours plein de justesse et d'humanité.