Alors que le procès sur la divulgation d'informations et de documents confidentiels concernant les finances du Saint-Siège a été suspendu jusqu'au 6 avril prochain, le secrétaire particulier de Benoît XVI est sorti du silence pour donner des nouvelles de son état de santé.
Joseph Ratzinger de son vrai nom "est en train de s'éteindre. C'est un homme âgé, certes, mais très lucide mais chacun peut voir qu'il devient plus fragile avec le temps, il est clairement en train de perdre des forces. Au mois d'avril, Benoît XVI fêtera ses 89 ans. Il est comme une bougie qui s'éteint, lentement et sereinement, comme cela arrive à beaucoup d'entre nous. Il lui est devenu difficile de marcher et il doit avoir recours à un déambulateur", a confié Mgr Georg Gänswein, au service de l'ancien souverain pontife depuis plus de vingt ans, lors d'une interview pour la revue italienne Ben Essere parue ce jeudi 24 mars.
Le prélat allemand, qui réside avec Benoît XVI dans l'ancien monastère Mater Ecclesiae au Vatican depuis qu'il a démissionné de ses fonctions, travaille également auprès du pape qui lui a succédé, François, dont il est chargé d'organiser l'emploi du temps. "Il est serein, en paix avec Dieu, avec lui-même et avec le monde. Il s'intéresse à tout et garde son humour fin et subtil", a-t-il ajouté pour tempérer ses propos alarmistes.
Le Vatican a réagi dans la foulée, précisant qu'il n'y avait "aucune aggravation de l'état" de Benoît XVI. "Il n'y a aucun type de préoccupation particulière, aucune nouveauté. Il n'y a pas de risque spécial ou d'aggravation de son état de santé", a déclaré le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi lors d'un entretien à l'AFP.
Depuis sa démission en février 2013, Sa Sainteté partage son temps entre la lecture, la prière, le piano et quelques visites. Il entretient de bons rapports avec son successeur qui le définit comme "un grand-père à la maison", dont il aime écouter les conseils. Lors d'un entretien avec le jésuite Jacques Servais accordé au mois d'octobre dernier et publié ce mois-ci, Benoît XVI a apporté un appui remarqué à son successeur, Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom, pour la place "toujours plus centrale et dominante" qu'il accorde au thème de la miséricode à l'égard des personnes blessées. Des propos qui ont été largement interprétés comme une déclaration de soutien explicite de la part d'un pape considéré comme plus conservateur et rigoriste.
Coline Chavaroche