Dimanche 24 février, à midi, se déroulait un événement attendu par des dizaines de milliers de fidèles présents au Vatican : l'ultime Angelus de Benoît XVI. Devant 100 000 personnes réunies sur la place Saint-Pierre, le pape était très ému au moment d'évoquer "ce moment de sa vie" si particulier, à savoir sa démission historique prévue pour le 28 février à 20h. Une décision quasiment jamais vue en 2000 ans, sur laquelle le pape est revenu, expliquant que Dieu lui avait demandé de "se dédier à la prière et la méditation", ce qui ne signifiait pas qu'il "abandonnait l'Église" pour autant.
Devant une foule composée de catholiques venus des quatre coins du monde, Benoît XVI a pris soin de préciser qu'il ne laissait pas tomber le Seigneur. "Si Dieu me demande cela, c'est justement pour que je puisse continuer à le servir avec la même intensité et le même amour, comme je l'ai fait jusqu'à présent, mais désormais de façon plus adaptée à mon âge et à mes forces", a-t-il expliqué, régulièrement interrompu par les clameurs des fidèles, avant de les saluer dans plusieurs langues, comme à son habitude. Une déclaration qui confirme que l'état de forme du pape est bien la raison principale de son renoncement, comme il l'avait assuré le 11 février durant un consistoire au Vatican.
En attendant sa démission, Benoît XVI pense déjà à sa succession. Exceptionnellement, le pape a ainsi émis un décret intitulé motu proprio pour anticiper le conclave des cardinaux qui éliront le prochain pape. "Je laisse au collège des cardinaux la possibilité d'anticiper le début du conclave une fois constatée la présence de tous les cardinaux ou de repousser, en cas de motifs graves, le début de l'élection de quelques jours", a-t-il expliqué. En temps normal, la durée du conclave est de 15 jours minimum et de 20 jours maximum après le début de la période de "siège vacant", jeudi soir, au moment de la démission du pape. Les cardinaux pourront donc se réunir dès vendredi s'ils le souhaitent.
Une période exceptionnelle pour le Vatican, qui a récemment été agité par les révélations de la presse transalpine faisant état de l'existence d'un "lobby gay" au sein de l'État. Des accusations depuis fermement démenties par le Vatican. Pour l'instant, aucun favori ne se dégage pour succéder à Benoît XVI. Des noms reviennent cependant régulièrement comme ceux du cardinal canadien Marc Ouellet, de l'archevêque de Milan Angelo Scola, ou encore du Ghanéen Peter Turkson.