Il a été l'une des figures importantes de la politique française pendant plus de 30 ans : Bernard Pons est mort ce mercredi 27 avril à 95 ans. Député, ministre, membre du Conseil de Paris, secrétaire général du RPR... Cet homme de droite, très proche du défunt président Jacques Chirac pendant de nombreuses années, a tout exercé sans oublier ses convictions profondes.
En effet, si ce médecin généraliste entre en politique en 1967 et occupe plusieurs postes de secrétaire d'État dans les gouvernements Chaban-Delmas et Messmer de 1969 à 1973, il refuse de participer aux gouvernements du septennat de Valéry Giscard d'Estaing qu'il critique durement. Il revient ensuite à la politique avec Jacques Chirac, son fidèle ami et allié, qui le nomme à la tête du RPR (devenu l'UMP puis LR) de 1979 à 1984.
Il est élu député de l'Essonne en 1981, un poste qu'il occupera jusqu'en 2002 et qui ne l'empêche pas d'occuper différentes autres fonctions : il est en effet ministre des DOM-TOM en 1986, un mandat marqué par le massacre de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, qui fait 21 morts (19 Kanaks et 2 militaires) entre les deux tours de la présidentielle de 1988, et dont on lui fera porter la responsabilité. Il a également été ministre des Transports de 1995 à 1997.
Père de quatre filles, dont une fille Valérie décédée en 2013, Bernard Pons a longtemps partagé sa vie entre la métropole et la Martinique. Fidèle à sa verve légendaire, il avait rompu avec Jacques Chirac sur la fin de sa carrière politique. "Je l'ai cru longtemps ouvert, attentif, généreux, fidèle en amitié. Je constate aujourd'hui qu'il en est autrement", affirmait-il en 2005 au Parisien.
"La disparition de Bernard Pons marque la fin d'une époque. Celle des grands moments de compagnonnage, de la politique épique, du gaullisme triomphant. J'aimais beaucoup cet homme qui a tant donné à sa famille politique", a de son côté réagi Nicolas Sarkozy. Un beau message pour un homme qui a marqué la politique française de son empreinte.