Les routes torturées du Easy Rider de Dennis Hopper, l'amérique désenchantée de La dernière séance de Peter Bogdanovich et la poésie crépusculaire des Moissons du Ciel de Terrence Malick avaient au moins un point en commun : le producteur Bert Schneider, figure incontournable du "Nouvel Hollywood", cette période fleuve du cinéma américain des années 70 où les réalisateurs s'émancipèrent de l'emprise des studios, et pendant lesquelles Martin Scorsese, Brian de Palma et Francis Ford Coppola forgèrent leur identité.
À 78 ans, Bert Schneider est mort à Los Angeles, ce lundi 12 décembre. Fils du président de Columbia Pictures Abraham Schneider, il s'est très vite rebellé contre ses pères, au point d'être rejeté par l'armée et renvoyé de l'université.
Il rencontre son premier succès avec la série The Monkees (1966), qui suivait un groupe de rock fictionnel, avant de marquer l'histoire du cinéma avec Easy Rider. Il remporte l'Oscar du meilleur documentaire pour Hearts and Minds, sur la guerre du Vietnam, en 1975.
Son influence sur le cinéma américain est au centre du livre Le Nouvel Hollywood de Peter Biskind. Peter Fonda confie sur le DVD de L'Anglais, de Steven Soderbergh, qu'il s'est inspiré de Bert Schneider pour interpréter son personnage de producteur de musique.