Depuis des mois et des mois, le peuple britannique se prive des joies les plus simples, comme le reste du monde. La pandémie de Covid-19 a balayé les instants de bonheur et les citoyens anglais ont, entre autres, été dispersés au moindre pique-nique, ou menacés de lourdes amendes au moindre rassemblement. Pendant ce temps, au 10 Downing Street - la résidence et le siège des services du Premier ministre -, Boris Johnson était loin de bouder son plaisir.
Il a certes accueilli son septième enfant, une petite Romy, le 9 décembre dernier. Mais avant ça, Boris Johnson aurait allègrement célébré la vie tout en brisant les contraintes sanitaires en vigueur dans son pays. En tout et pour tout, on relève pas moins de neuf moments festifs organisés à son domicile, dont une certaine BYOB Party - "Bring Your Own Bottle", soit "Amenez votre propre bouteille" - qui a eu lieu le 20 mai 2020 dans les jardins de Downing Street... et qui a attiré pas moins d'une quarantaine de convives selon des sources anonymes, comme le rappelle l'AFP.
L'invitation avait été adressée à plus d'une centaine de personnes par Martin Reynolds, le secrétaire privé de Boris Johnson : "Bonjour tout le monde, après cette période incroyablement intense, on a pensé que ce serait bien de profiter du beau temps et de partager un verre de manière socialement distancée dans les jardins de Downing Street ce soir, pouvait-on lire dans cette missive électronique. Rendez-vous à 18 heures, et amenez votre propre bouteille !" Le premier ministre et sa compagne Carrie étaient, évidemment, de la partie.
Le porte-parole du Premier ministre refuse pour l'heure de commenter cette fête du 20 mai 2020. Une enquête interne a été ouverte pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé à Downing Street et a été confiée à Sue Gray, haut fonctionnaire du cabinet de Boris Johnson. Le rapport devrait paraître à la fin du mois et la Metropolitan Police a confirmé, le lundi 10 janvier 2022, être "en contact" avec Downing Street. En attendant, les Anglais crient au scandale et conseillent à l'homme politique de 57 ans de redresser la barre ou de laisser son poste à quelqu'un d'autre. Il y a donc du thé dans le gaz du côté de nos voisins...