À deux en tenues coordonnées, Brigitte Macron et Andréa Bescond font la couverture du nouveau magazine Elle, paru le 11 septembre 2020. Le temps d'un déjeuner au palais de l'Élysée, organisé à la fin du mois d'août, l'épouse du président de la République et la danseuse et réalisatrice ont échangé sur un sujet qui leur tient particulièrement à coeur : les violences sur les enfants. L'occasion pour la première dame d'évoquer son propre rôle de mère avec Sébastien (45 ans), Laurence (43 ans) et Tiphaine (36 ans), les trois enfants nés de son premier mariage avec André-Louis Auzière.
Brigitte Macron reconnaît d'abord faire partie d'une génération qui parle "très peu" des violences envers les enfants : "C'était très compliqué parce que ni mon fils ni mes filles ne voulaient en entendre parler, se souvient l'ancienne professeure de lettres de 67 ans. Dès que j'abordais le problème, ils disaient : 'On sait !' Et puis, j'étais tout le temps avec eux, je ne les quittais pas d'une semelle." Après la naissance de Sébastien, en 1975, les premières semaines en tant que maman ont été une grande source de stress pour la première dame : "On ne dit jamais à quel point une jeune mère peut être démunie. Il faut pourtant en parler pour déculpabiliser les femmes."
L'épouse d'Emmanuel Macron confie : "J'ai un souvenir très précis, à 21 ans, juste après la naissance de mon premier enfant : j'étais devant la maternité en train d'attendre son papa pour rentrer à la maison, et j'ai voulu faire demi-tour, courir me réfugier à la maternité. Je me demandais : 'Comment je vais faire ?' J'avais peur de ne pas savoir, peur qu'il ne lui arrive quelque chose." Brigitte Macron ajoute alors : "Il a passé ses trois premières semaines à hurler nuit et jour. J'ai fait le tour des médecins, qui m'ont dit : 'Cet enfant n'a rien, vous lui transmettez vos angoisses.' Débrouillez-vous avec ça !" Finalement, la jeune maman qu'elle était avait raison de s'inquiéter puisqu'on a trouvé "un problème médical" à Sébastien, qui a ensuite été opéré.
"Être maman pour la première fois, c'est dur et personne ne le dit ! On entend seulement : 'C'est merveilleux.' On imagine que toutes les autres y arrivent (...), et on culpabilise dans une solitude immense, la première dame juge-t-elle. Protéger les enfants, c'est aussi soutenir davantage les mères, cesser de les culpabiliser." Un message qu'elle a certainement transmis à ses propres filles Laurence et Tiphaine, elles-mêmes mamans. Des petits-enfants qui font aujourd'hui le bonheur d'une Brigitte Macron tendrement surnommée "Mamibibi".
Même si la première dame a eu la chance de ne jamais être personnellement confrontée à des violences sur des enfants, elle est mobilisée dans ce domaine, d'autant plus depuis que son mari est entré en politique : "Je ne suis pas Candide au pays de l'Eldorado, je savais que cette violence existait, mais à ce point, je ne l'imaginais pas (...). Depuis trois ans, plus d'une lettre sur deux que je reçois à l'Élysée émane d'un enfant, d'un adolescent ou de parents qui me font part de violences physiques, psychologiques et sexuelles. Cet été, c'était presque 100%."
C'est pour cette raison que Brigitte Macron soutient pleinement les trois nouveaux livres pour enfants de son amie Andréa Bescond, qui sortiront le 16 septembre : une série intitulée Et si on parlait ? (éd. Harper Collins) qui, à l'aide d'histoires courtes, explique aux enfants leurs droits, le nom des parties intimes de leur corps, le harcèlement à l'école...
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Brigitte Macron et Andréa Bescond dans le magazine Elle du 11 septembre 2020.