À un mois de la sortie en salles de X-Men : Days of Future Past, Bryan Singer se serait bien passé de devoir affronter une plainte pour le moins terrible l'accusant d'avoir abusé d'un adolescent âgé de 15 ans au moment des faits, situés en 1999.
TMZ et Variety révèlent en effet que le réalisateur et producteur Bryan Singer est accusé, selon une plainte enregistrée mercredi 16 avril auprès du tribunal fédéral de Hawaï, d'avoir abusé sexuellement d'un jeune homme mineur, nommé Michael Egan, dans une propriété localisée à Encino en Californie. Les faits se seraient déroulés en 1999 lors de "soirées sordides", où, selon le plaignant aujourd'hui âgé de 30 ans, l'ambiance reposait sur des relations sexuelles entre "des hommes adultes et quelques garçons adolescents présents pour faire la fête". Si l'on en croit TMZ et Variety, la plainte met aussi en cause Marc Collins-Rector, l'ancien président de la start-up Digital Entertainment Network, épinglé en 2004 pour des faits de délinquance sexuelle impliquant des mineurs et qui aurait, avec plusieurs de ses amis et collaborateurs (dont Bryan Singer), "attiré des jeunes hommes" dans une maison afin de les droguer et d'abuser sexuellement d'eux au cours de "soirées tristement célèbres" dont "beaucoup connaissaient l'existence à Hollywood". L'occasion pour l'avocat de la partie civile d'affirmer qu'"Hollywood a un problème avec l'exploitation sexuelle des enfants".
Quant à Bryan Singer, qui aurait proposé à l'aspirant acteur rôle dans un film X-Men alors en préparation (le premier X-Men est sorti en 2000, suivi d'un deuxième volet en 2003), les actes dont il est accusé semblent assez explicites. Dans sa plainte, Michael Egan, qui affirme qu'on l'avait fait venir à Hawaï et obligé à partager la chambre du metteur en scène et influent producteur pour deux nuits, accuse Singer de l'avoir forcé à prendre, entre autres drogues, de la cocaïne, puis de l'avoir contraint à avoir des rapports bucco-génitaux et anaux. Il dit avoir subi d'autres abus sexuels une autre fois, lors d'un second voyage à Hawaï, et insiste sur le fait qu'il n'a "jamais été consentant", disant avoir "souvent résisté". La plainte, dont Variety reproduit les termes et déposée pour "violence, agression, stress émotionnel et violation de l'intimité par intrusion déraisonnable", est extrêmement graphique dans le récit qu'elle fait d'un épisode dans la propriété d'Encino : "Collins-Rector demanda au plaignant de sortir de la piscine, et le défendeur (Singer) étreignit le plaignant et attrapa ses fesses nues. Ils allèrent ensuite dans le bain à remous, où Collins-Rector fit s'asseoir le plaignant sur ses genoux et lui caressa les parties génitales. Puis Collins-Rector fit passer le plaignant sur les genoux de Singer. Singer donna une boisson alcoolisée au plaignant et évoqua un rôle pour lui dans un film à venir qu'il était en train de réaliser. (...) Singer masturba le plaignant, et lui fit une fellation. Singer demanda au plaignant de lui faire une fellation, ce à quoi le plaignant s'opposa. Singer dédaigna le refus du plaignant et lui mis la tête sous l'eau pour l'obliger à lui faire une fellation. Quand le plaignant sortit la tête de l'eau pour respirer, Singer lui demanda de continuer, ce qu'il refusa. Singer le força alors à continuer hors de la piscine, puis le sodomisa contre son gré."
Pour l'avocat de Bryan Singer, il s'agit d'une "plainte absurde et diffamatoire". "Ces accusations sont sans fondement", réplique-t-il. Pour lui, il est "évident que cette plainte a été déposée afin d'avoir un écho alors que le nouveau film de Bryan Singer est sur le point de sortir".