"Il y a un soldat dans chacun de nous", même en Megan Fox. Le problème, avec une telle arme de séduction massive sur le champ de bataille, c'est qu'on en perd vite de vue son objectif. Quand Call of Duty joue à la fois avec les fantômes et les fantasmes...
A trois jours de la sortie - quasi messianique pour des millions de gamers - le 5 novembre du nouveau volet de la prodigieuse saga guerrière d'Activision, Call of Duty : Ghosts, l'éditeur star a jeté comme il sait le faire de nouveaux ponts entre l'univers du jeu vidéo et celui du cinéma. En termes de budget, de spectacle, d'émotion, de réalisation et de public, les deux mondes ont beaucoup en commun, au point de se fondre volontiers l'un dans l'autre. Ainsi, tandis qu'on trépigne depuis un moment devant le spot TV épique faisant monter le suspense autour du concept "Ghosts", Activision sortait le 2 novembre l'artillerie lourde : une bombe hollywoodienne, un réalisateur doublement oscarisé et... une bande de jeunes en goguette armés jusqu'aux dents dans un Very Bad Trip version FPS, situé dans un proche futur apocalyptique. Soit 100 secondes de pure adrénaline.
Réalisé par James Mangold, 9 nominations aux Oscars dont deux statuettes glanées par Angelina Jolie (Meilleur second rôle dans Une vie volée) et Reese Witherspoon (Walk the Line), frais et dispo après avoir signé le spin off The Wolverine, le trailer "live action" de Call of Duty : Ghosts, baptisé de façon éloquente "Epic Night Out" (Une folle virée nocturne), est un concentré d'action explosif et délirant, rythmé, vertigineux, qui met en scène quatre garçons semblant tout droit sortis de devant leur console de salon. Sauf qu'ils sont lourdement armés et ne vont pas avoir la possibilité de mettre le jeu en pause. Leur virée commence à leur arrivée, à bord d'un cabriolet, dans un Las Vegas en ruines, où l'on découvre nos quatre protagonistes visiblement castés pour pasticher la bande de Very Bad Trip (vous avez identifié le nouveau Zach Galifianakis ?). Du désert et des gravas poussiéreux de La Cité des Péchés à la nuit et l'hyperurbanisme d'une mégalopole moderne, puis à une bataille rangée dans l'espace ou encore une course-poursuite en Jeep, et enfin retour au pied du Bellagio, les tableaux s'enchaînent et compilent les clins d'oeil. Façon blockbuster.
A un bref moment de leurs aventures dans les différentes cartes du jeu, les héros tomberont nez à nez avec une Megan Fox fidèle à elle-même : torridement glaciale. Alors que, enceinte de son deuxième enfant, elle s'apprête à revenir au premier plan en 2014 grâce aux Tortues Ninja, dans une nouvelle adaptation d'une saga qui a eu aussi ses lettres de noblesse dans l'univers vidéoludique, l'ancienne bombe de Transformers s'impose en sniper maîtresse et rappelle sa propension à tout faire sauter. Fox et Mangold succèdent à Robert Downey Jr. et Guy Ritchie, qui avaient collaboré pour la promotion de l'épisode Black Ops 2 en 2012.
Tonitruante, cette bande-annonce ultime qui met en valeur le mode coop à 4 pousse la malice jusqu'à utiliser un standard mielleux de Frank Sinatra en guise de bande originale, Live Till I Die. Un titre mortel. Un trailer mortel. Encore quelques heures d'attente mortelles.
G.J.