Les pommes ne tombent décidément pas bien loin du pommier - aussi tordu soit-il. Alors que le père arrive au Festival de Cannes avec l'histoire d'un milliardaire autodestructeur qui erre dans le Manhattan en ruines de Cosmopolis, le fils Cronenberg raconte celle d'une entreprise futuriste qui propose aux fans d'acheter le virus qui a tué leur star préférée. Le pitch est percutant, et Antiviral l'est tout autant.
Présenté dans la section Un Certain Regard, le premier film de Brandon Cronenberg a été l'événement du Festival de Cannes, ravi de découvrir les premiers pas d'un cinéaste issu du même patrimoine génétique que le réalisateur culte de Videodrome (1983), Crash (1994) et eXistenZ (1999). Non exempt de défauts propres aux premiers films, Antiviral a été unanimement salué comme un objet fascinant et déstabilisant, annonciateur d'un metteur en scène à suivre. Impossible cependant d'échapper aux comparaisons avec les premiers essais du père, Stereo (1969) et Crimes of the Future (1970) en tête. Brandon Cronenberg s'était d'ailleurs formé sur eXistenZ, où il était aux effets spéciaux.
Également en compétition pour la Caméra d'or, le prix qui récompense le meilleur premier film, Antiviral se dévoile dans un premier extrait envoûtant et clinique, porté par une caméra en apesanteur. La scène montre l'étrange Caleb Landry Jones, l'employé accidentellement contaminé par un virus, face à la diaphane Sarah Gadon, la star morte des suites d'une maladie. Découverte dans A Dangerous Method de Cronenberg père, elle sera également dans Cosmopolis, au côté de Robert Pattinson. Une affaire de famille, donc.
Antiviral n'a pas encore de date de sortie française.