En promotion pour son quatrième album intitulé Little French Songs, Carla Bruni multiplie les interviews et les confidences. Cette fois-ci, c'est au magazine GQ et au talentueux Frédéric Taddeï (ex-présentateur de Paris Dernière et animateur de Ce soir ou jamais) que la chanteuse et ex-première dame de France s'est confiée. Si elle évoque son nouvel album - entré directement à la 2e place du top album -, Carla Bruni revient également sur son rôle de first lady, son enfance et son rapport à la notoriété.
Pas de censure
Presque cinq ans après la sortie de Comme si de rien n'était, Carla Bruni peut se targuer de voir son nouvel opus si bien reçu par la presse culturelle. Une presse qui se plaît à voir dans les paroles de ses chansons un sous-texte politique. C'est ce qui s'est passé avec le titre Le Pingouin, inspiré selon beaucoup du personnage de François Hollande. Une polémique finalement sans fondement puisque la chanson a été enregistrée, comme elle l'explique à GQ, en 2011, tout comme l'ensemble de l'album. Si la femme de Nicolas Sarkozy avait souhaité composer un titre sur le nouveau chef d'État, elle ne se serait de toute façon pas privée. Comme elle l'a indiqué à Frédéric Taddeï : "Je ne censure jamais rien. Pas une seule phrase de mes chansons."
Ses idées, elle se permet donc de les faire passer avec sa voix qui, avouons-le, a bien évolué. Objective sur les prouesses vocales, presque silencieuses, de ses débuts, Carla Bruni raconte non sans humour : "Au début, les gens devaient toucher leurs chaînes hi-fi ou leurs écouteurs en se demandant : 'Que se passe-t-il ? Elle chante vraiment, là ?' Il y a même deux dames qui se sont endormies un soir à un concert que je donnais à Courbevoie. (...) On a les cordes vocales qu'on a, comme les jambes qu'on a", conclut-elle, philosophe.
Si l'artiste suit sa voie et savoure le succès de son quatrième opus, la femme de politique, elle, a souhaité revenir sur le statut de première dame. Cinq années "enrichissantes" et "engageantes" durant lesquelles elle s'est sentie "jugée et enfermée par les médias." Elle, qui annonce qu'elle a d'abord aimé être la dame de son "homme" et que le reste ne lui pas déplu au fond, est tout de même fière de ces années "marquées par le bonheur d'avoir rencontré et épousé" celui à qui elle a dédié la chanson Mon Raymond.
Quelqu'un d'inquiet
Au fil de l'interview, Frédéric Taddeï a ensuite tenté de dresser un portrait plus psychologique de la belle quadragénaire. Mannequin, chanteuse, femme d'homme politique, Carla Bruni a souvent fait face aux critiques mais aussi à la reconnaissance. Et elle ne cache pas que cette dernière lui est presque vitale : "Une existence sans reconnaissance, sans aucun reflet, ressemblerait à la mort pour moi." Un désir de notoriété qui trouve ses racines dans son enfance. Comme elle le raconte : "Je suis née transparente, cadette un brin bâtarde et illégitime. (...) L'indifférence, dans laquelle je suis née, au fond, m'a marquée à vie." Malgré les nombreux succès et ses différentes carrières, à 45 ans, Carla Bruni ne cesse de douter et avoue être toujours "quelqu'un d'inquiet". Et avec le temps, cela n'ira d'ailleurs peut-être pas en s'arrangeant. Une de ses angoisses ? Le temps qui passe. Elle qui adore s'adapter aux situations et apprendre avoue : "C'est plus la quarantaine que je trouve pénible. Le temps qui passe. 'Quand on n'a plus aucun problème, c'est que l'on est mort', dit souvent mon mari."
Afin de ne pas s'ennuyer et par conséquent mourir, Carla Bruni réfléchit toujours à un après. Après le mannequinat, la vie politique, la chanson, elle s'essayerait bien à l'écriture : "Mon rêve serait d'écrire des romans policiers", un genre dont elle est fan. "Moi, je pense avoir la fantaisie. Peut-être que j'aurais la plume, la structure... Alors je devrais y consacrer du temps." Carla Bruni, nouvelle reine du polar ? Avec elle, rien n'est jamais impossible. En attendant, la chanteuse partira en tournée dès l'automne.
Elle sera dimanche 21 avril sur le canapé rouge de Michel Drucker. L'émission a été enregistrée aujourd'hui, mercredi 17 avril.
Sarah Rahimipour