Le scandale Harvey Weinstein – qui lui vaut désormais d'être exclu de l'académie des Oscars – a largement franchi les frontières françaises, et ce depuis les révélations d'Emma de Caunes, Judith Godrèche et Léa Seydoux qui ont elles aussi été agressées ou harcelées par le mogul hollywoodien. Alors que les langues continuent de se délier, y compris en France, certaines actions ont déjà été faites. À Deauville, ce lundi 16 octobre, le nom d'Harvey Weinstein a été effacé de la cabine de plage baptisée en 1998 en hommage au producteur. La veille, Emmanuel Macron disait avoir "entamé des démarches" pour faire retirer la Légion d'honneur à celui qui avait permis à The Artist de remporter 5 Oscars. Harvey Weinstein avait été épinglé par Nicolas Sarkozy en mars 2012, après la campagne victorieuse de The Artist outre-Atlantique. Selon l'actuel président français, "un comportement contraire à l'honneur" peut conduire à une exclusion de l'ordre, selon le code prévu à cet effet.
"Merci beaucoup Emmanuel Macron. Merci d'être du bon côté de l'histoire. J'ai une immense gratitude pour votre intégrité", s'est félicitée en français Rose McGowan, l'une des premières actrices à avoir dénoncé Harvey Weinstein. Interrogée sur la question lors d'une interview avec Europe 1 ce lundi 16 octobre, Carla Bruni-Sarkozy a surpris son petit monde. "Cela se retire ?", a-t-elle demandé en parlant de la Légion d'honneur. "Alors il y a pas mal de gens à qui on devrait la retirer. Je crois qu'il faut attendre la décision de justice", a-t-elle poursuivi, avant de rappeler que "monsieur Harvey Weinstein a beaucoup beaucoup fait pour le cinéma indépendant en dehors de sa perversion personnelle".
Au micro de Patrick Cohen, la chanteuse qui vient de sortir un 5e album intitulé French Touch, a tout de même tenu à condamner les agissements d'Harvey Weinstein, se félicitant que des femmes puissent en parler. "Ce genre de mouvement, bien que je n'aime pas trop les hallalis, est nécessaire pour aider les femmes anonymes qui subissent cela tous les jours", a-t-elle par exemple déclaré.
Ça n'arrive pas dans la mode
Ces mots arrivent tout juste après une autre confession sujette à polémique. Aux Etats-Unis, dans une interview accordée à InStyle, Carla Bruni-Sarkozy répondait à une question concernant Giulia et la possibilité de voir la jeune fillette un jour devenir mannequin comme sa mère. "Oui, a-t-elle répondu. Vous ne pouvez pas contrôler les enfants. Ils ont leur vie et font ce qu'ils choisissent de faire. Bien sûr, il y a des gens terribles dans la mode, comme partout, mais la mode n'est pas si dangereuse pour les jeunes filles. Il y a beaucoup de travail, beaucoup de voyages et vous avez besoin de beaucoup de discipline. Je dirais que c'est l'un des endroits du show business qui est sûr. Les gens ne veulent pas maltraiter les filles, ils veulent les photographier. C'est un environnement sain." Selon l'interviewée, des cas comme Harvey Weinstein, "ça n'arrive pas dans la mode". "Peut-être que j'ai tort", a tout de même tempéré celle qui n'a jamais été victime de ce genre d'agissements.