Elle fait rire en évoquant de sombres sujets, ce qui est, en soi, un tour de force. Caroline Vigneaux joue son quatrième spectacle, In Vigneaux veritas, jusqu'au 29 février 2024 sur la scène du théâtre Edouard-VII, dans le 9e arrondissement de Paris. Entre le viol qu'elle a subi de la part d'un homme qui la réconfortait alors qu'elle était en pleine rupture et la mort de son père, disparu à l'âge de 68 ans, le programme est plutôt sombre. Pourtant, le jour des obsèques de Pierre Vigneaux, l'humoriste a eu la larme à l'oeil pour plusieurs raisons.
Caroline Vigneaux était évidemment saisie de douleur quand elle s'est rendue à l'enterrement. Mais un détail lui a donné envie de rire très fort : le fait que le curé, qui s'occupait de la messe, ne soit jamais arrivé à prononcer correctement le nom du défunt - Jean Pigneau, Jacques Pouilleux, George Plumeau... "Il n'en a pas mis une dedans", rappelle-t-elle sur le plateau de l'émission Bonjour ! La Matinale de TF1 ce mercredi 6 mars, qui venait de diffuser un extrait de son spectacle. "Pas une fois il a prononcé le nom de mon père. Je pleurais de rire. C'est authentique. Et la suite que je dis, c'est que je me suis penchée vers ma soeur, qui était mortifiée, et pour la consoler je lui ai dit : 'Bonne nouvelle, papa n'est pas mort'. Pas une fois il a dit le nom de mon père..."
Elle n'aurait jamais cru être capable d'en parler avec tant de légèreté. Le père de Caroline Vigneaux est mort à 68 ans et la comédienne a traversé une période très compliquée en vivant ce deuil sur une durée de 4 ans environ : "J'ai cru que je ne rirais plus jamais quand mon père est mort", rappelle-t-elle. "Je me suis fait engloutir par la douleur. Mais tellement profondément que mon corps ne réagissait plus à rien. J'ai dû être hospitalisée. Ma soeur a cru qu'elle allait perdre et son père et sa soeur. J'étais tellement malheureuse que je suis passée par cette phase, physiquement, hospitalisation, ensuite colère, grosse colère, pourquoi mon père, une espèce d'aigreur... et puis après l'apaisement. Aujourd'hui, je ris à nouveau. On apprend à vivre avec l'absence."