Le 15 octobre 2021, Cédric Jubillar a été entendu par deux juges d'instruction à Toulouse, Audrey Assemat et Coralyne Chartier, une première depuis sa garde à vue et sa mise en examen le 18 juin pour "meurtre par conjoint". L'artisan peintre de 34 ans est le principal suspect dans la disparition de sa femme Delphine Jubillar survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines (Tarn), où se trouve leur maison.
Cet interrogatoire à huis clos a duré quatre heures, entrecoupé de deux pauses. Le Parisien s'est procuré le procès-verbal de ce face-à-face avec les juges et en livre de nombreux extraits dans son édition du 15 lundi novembre. Cédric Jubillar a été confronté à de nombreuses questions et l'une d'entre elles concernait son fils aîné. Delphine et Cédric Jubillar ont eu deux enfants ensemble : Louis, 7 ans et Elyah qui va avoir deux ans. Tous deux ont été confiés à un membre de confiance de la famille de Delphine Jubillar depuis que ce dernier a été placé en détention provisoire à la prison de Seysses, près de Toulouse.
C'est sûr que oui, je gueule (...), j'essayais de faire peur à mon enfant
Lors de son interrogatoire, Cédric Jubillar a été confronté à plusieurs témoignages et certains concernaient son comportement peu bienveillant envers son fils. Louis "semble avoir essuyé bien des brimades infligées par son père : coups de pieds aux fesses, fessées et gifles en public, tirages d'oreille", écrit Le Parisien. "S'agit-il d'autorité bienveillante ou serait-ce plutôt la démonstration d'une personnalité violente ?" se sont demandé les juges. Une question à laquelle Cédric Jubillar n'a pas manqué de répondre lors de son interrogatoire. "C'est pourtant pas un enfant mal traité, a-t-il riposté, avançant que son fils n'est "jamais arrivé à l'école avec des bleus ni avec des cocards ou quoi que ce soit". Le père de famille, mis à l'isolement en prison, a cependant reconnu avoir l'habitude de hausser le ton avec son garçon : "C'est sûr que oui, je gueule (...), j'essayais de faire peur à mon enfant. Pour éviter qu'il me refasse la même bêtise."
Le prénom de Louis a été cité à de maintes reprises dans l'affaire de la disparition de sa maman. Son témoignage avait une importance capitale, et le garçonnet a changé de version selon les interlocuteurs. Ses parents se sont-ils disputés le soir de la disparition de sa maman ? Louis avait assuré que non selon Séverine, la nouvelle compagne de son papa. "J'ai posé la question moi-même à son fils et il ne m'a pas donné cette version. Il m'a dit qu'il est allé au lit, que son papa dormait et qu'il n'y avait eu aucune dispute ce soir-là", avait assuré cette dernière dans une interview accordée à Femme Actuelle en août dernier. "Il a aussi entendu sa mère sortir de la maison. Car dans la maison de Cédric, il faut claquer fort la porte pour la fermer, et le petit m'a dit : 'J'ai entendu maman mettre ses chaussures et elle est sortie'", avait-elle également précisé.
Mardi 16 novembre, une nouvelle demande de remise en liberté de Cédric Jubillar doit être examinée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse. Sa détention provisoire depuis le 18 juin est considérée comme "abusive" par ses défenseurs, ce qui motive cette nouvelle demande, a rappelé ce week-end à l'AFP Me Emmanuelle Franck qui défend avec Mes Jean-Baptiste Alary et Alexandre Martin ce peintre plaquiste intérimaire qui clame son innocence.
C'est la troisième fois que ses défenseurs tentent d'obtenir sa remise en liberté : après avoir fait appel en vain début juillet du placement en détention de Cédric Jubillar, ils avaient présenté en août une demande de remise en liberté, également rejetée en septembre.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.