Le quadragénaire soupçonné d'avoir enlevé une fillette de 6 ans vendredi 12 juillet 2024 en Seine-Maritime, retrouvée morte quelques heures plus tard après le déclenchement du dispositif "alerte-enlèvement", a été interpellé tôt samedi matin et placé en garde à vue. "Les gendarmes ont retrouvé et interpellé vers 6h00 le principal mis en cause", compagnon de la mère de l'enfant, "à proximité du lieu de découverte de sa voiture, dans un bois de Saint-Martin-de-l'If", a détaillé samedi la gendarmerie.
D'importants moyens de gendarmerie avaient été déployés pour rechercher le suspect, avait indiqué dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi le procureur Frédéric Teillet, appelant les habitants de Saint-Martin-de-l'If (Seine-Maritime), où le drame s'est déroulé, à "la plus grande vigilance". La fillette de six ans a été retrouvée morte dans un bois près du véhicule du compagnon de sa mère âgé de 42 ans, a précisé le parquet. Peu après 01h00 samedi, le ministère de la Justice avait annoncé sur son compte X la découverte du corps sans vie de la petite Célya et la levée du dispositif alerte-enlèvement.
"Célya, âgée de 6 ans, de type européen, cheveux châtain foncé mi-longs, yeux marrons, portant une robe licorne de couleur noire, mesurant 1,10 m, a disparu de son domicile de Saint-Martin-de-l'If", à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Rouen peu avant 18h00, indiquait le communiqué de l'alerte-enlèvement. "Elle est susceptible d'avoir été enlevée par le compagnon de sa mère: homme âgé de 42 ans, 1,80 m, corpulence très maigre, cheveux châtains, yeux bleus, circulant à bord d'une Golf bleu marine immatriculée 7189 WM 76", poursuivaient les gendarmes.
C'est la mère qui a appelé la gendarmerie vers 18H00 pour dire qu'elle venait de se faire agresser au couteau par son compagnon, a indiqué à l'AFP une source au sein de la gendarmerie. Elle disait avoir réussi à sortir de sa maison mais que son compagnon, qui n'est pas le père de l'enfant, s'y trouvait toujours avec la petite fille.
"La maman de Célya, qui a été victime des premières violences, est actuellement hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger", a précisé le procureur de Rouen dans son communiqué. Selon une source proche de l'enquête, la mère a déclaré lors de son appel aux gendarmes que son enfant avait aussi reçu des coups de couteau. A leur arrivée au domicile, les gendarmes avaient constaté qu'il était vide de tout occupant.
Plus d'une centaine de gendarmes de Seine-Maritime et des départements limitrophes ont été mobilisés, ainsi que des gendarmes mobiles, une équipe cynophile et un hélicoptère.
"Un peu après 22H, un riverain informé par l'alerte enlèvement, a permis de localiser le véhicule du ravisseur présumé. Les recherches des gendarmes ont ensuite conduit à la découverte du corps sans vie de l'enfant, dans un bois à proximité du véhicule", a précisé Frédéric Teillet.
Le couple n'avait pas été signalé pour des violences intrafamiliales. Mais selon la source proche de l'enquête, l'homme était connu de la justice ainsi que pour des troubles du comportement.
Adopté en France en février 2006, le dispositif "alerte-enlèvement" consiste à lancer une alerte massive en cas de rapt d'enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant et de son ravisseur. Il a été déclenché en France à une trentaine de reprises jusqu'à présent.
Il n'est activé que si plusieurs critères sont réunis: il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure, son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger et des éléments d'information doivent permettre de la localiser.
Sa précédente activation remontait à janvier dernier, pour la disparition d'une petite fille d'un mois enlevée à l'hôpital de Meaux (Seine-et-Marne), qui avait été rapidement retrouvée saine et sauve avec sa mère, en situation de grande précarité.