
Cécile de France a été choisie pour prendre la relève d'Antoine de Caunes, précédent et habituel animateur des César. Dans son costume de maîtresse de cérémonie le 28 février, l'actrice belge déborde de fraîcheur, une qualité qui n'est pas toujours présente lors de ce genre de soirée. Pour sa tenue, elle a choisi une parure collection 12 Vendôme platine et diamants Chaumet, des souliers Jimmy Choo et une robe blanche resplendissante signée Jay Ahr qui accompagne tous ses mouvements, comme ce show musical détonant en début de cérémonie. Mais si le naturel de l'actrice a été applaudi, sa bourde n'est pas passée inaperçue...
La 39e cérémonie des César a presque commencé par la bourde de la maîtresse de cérémonie. "J'ai déjà présenté la cérémonie, de 1985 à 1989... dans ma chambre." Aidée par Quentin Tarantino pour descendre les marches, elle vient saluer avec un accent hollywoodien bizarre Scarlett Johansson, Asghar Farhadi, Jeremy Irons puis se présente devant Léa Seydoux en la prenant pour... Adèle Exarchopoulos : "Oh my gosh, Adèle (oh mon dieu, Adèle)", a lancé Cécile de France, avant de prendre dans ses bras sa partenaire Léa... Elle lui indique gênée mais en anglais qu'elle n'est pas Adèle, puis Cécile de France poursuit son numéro.
Le premier réflexe est de penser qu'il s'agit d'une erreur volontaire qui fait partie du sketch, comment confondre deux actrices qui ont été sous tous les projecteurs depuis le mois de mai ? Cependant, lorsqu'Adèle Exarchopoulos arrive peu après prendre son César du meilleur espoir pour La Vie d'Adèle, la maîtresse Cécile la prend dans ses bras et lui chuchote ce qui ressemble à des excuses. Le Parisien ajoutera qu'elle dira : "Je me suis trompée, je ne suis pas contente." Se tromper de nom, voilà une bourde qui rappelle celle de Mathilde Seigner aux César 2012 lorsqu'elle avait ouvertement déclaré qu'elle aurait préféré que le prix qu'elle remettait reviennent à JoeyStarr, tandis que Michel Blanc était le lauréat. A ce propos, Cécile de France avait déclaré : "La gaffe de Mathilde, j'ai vraiment pas aimé. On ne fait pas ça quoi... Elle est très spontanée et on l'aime aussi pour ça, mais c'était vraiment méchant pour Michel Blanc."
La gaffe de Cécile de France n'est en tout cas pas méchante, juste malencontrueuse, voire amusante, à tel point qu'elle pourrait passer pour un effet volontaire du sketch. La méchanceté, c'est un mot qui semble avoir été banni de cette édition des César. Pas ou peu de moqueries sur les membres du cinéma, des références à l'actualité, mais aucune au scandale Gayet-Hollande, de l'humour qui se joue surtout des mots - le prénom "WoahScarlett" était malin et drôle -. Son compatriote Stéphane de Groodt s'est révélé particulièrement excellent dans cet exercice de style et son César donneur a fait l'unanimité.
Un numéro musical flamboyant, un air malicieux irrésistible, une spontanéité réjouissante dans le décor guindé des César, un "café belge", à savoir une bière, qui aura bien fait rire, et une bourde. Cécile de France n'aura pas échappé à l'ennemi numéro 1 de l'animation d'une cérémonie. Mais finalement, cette maladresse fait également son charme. Cécile de France a su se démarquer du style des autres cérémonies - moins de parodies, moins de piques -, cependant, l'audience ne sera pas au rendez-vous. La cérémonie n'a rassemblé que 2,3 millions de téléspectateurs.