Réactualisation du 21 février 2015 : La 40e cérémonie des César s'est déroulée au sein du théâtre du Châtelet à Paris ce vendredi 20 février, deux jours avant les Oscars qui clôturent la saison des prix. Timbuktu d'Abderrahmane Sissako remporte la victoire en obtenant 7 des 8 nominations qu'il avait, parmi lesquelles film, réalisateur et scénario. L'an dernier Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne, était le grand lauréat. Le deuxième gagnant de cette édition, c'est le premier film de Thomas Caillet, Les Combattants : ses deux interprètes remportent le César de meilleure actrice (Adèle Haenel) et espoir masculin (Kévin Azaïs), le long métrage celui de meilleure première oeuvre. Le Saint Laurent de Bonello rentre avec un seul prix (costumes) alors qu'il était cité dix fois et le prix d'interprétation reviendra à l'autre YSL, Pierre Niney dirigé par Jalil Lespert. On soulignera évidemment la victoire de Kristen Stewart pour Sils Maria, première Américaine à remporter ce prix. Un vent de fraîcheur a soufflé sur le palmarès des César, se refusant à donner ses prix aux habitués finalement.
A la présidence cette année, le réalisateur de Bienvenue chez les Ch'tis Dany Boon qui avait, à une époque, ralé sur la place trop peu importante à la comédie aux César. On retient ses piques sur la polémique du salaires des acteurs et une photo de vacances délirante avec l'itiniateur de la controverse, Vincent Maraval. Il a déclaré tout son amour au cinéma français, quelque soit les genres évidemment. Assurant la fonction de maître de cérémonie, Edouard Baer n'a pas manqué d'humour mais il était impuissant face au déroulé qui s'est étiré en longueur. Remerciements sans fin, la soirée a dépassé minuit, entraînant la coupure sur Internet de la diffusion en clair avant la fin de la cérémonie ! Sean Penn a récupéré son prix des mains de Marion Cotillard, très émue de le lui remettre. Emotion aussi avec l'hommage à Alain Resnais, devant une Sabine Azéma bouleversée. Côté humour, pas facile de faire vibrer l'assemblée des César mais on retiendra le court métrage réalisé durant la soirée, Panique aux César, et la séquence "complot". La musique aura une belle place avec la session de Mathieu Chedid et Ibrahim Maalouf sur la musique d'Alain Souchon pour L'Amour en fuite, puis celle de Timbuktu.
Les audiences : Selon nos confrères de Puremedias.com, Canal+ est à la troisième place avec la 40e cérémonie des César. Le triomphe de Timbuktu a été suivi par 2,4 millions de téléspectateurs, soit 13,6% du public. Il s'agit d'un score en hausse par rapport à la cérémonie de l'an passé, qui avait attiré 2,3 millions de téléspectateurs (11,2% de PDA).
Tout le déroulé des César le 20 février 2015
20h20 : Le tapis rouge a commencé et les artistes se bousculent au théâtre du Châtelet. Guillaume Canet a posé devant les photographes avec ses parents et bien évidemment avec Marion Cotillard. Le couple d'acteurs a brillé au micro du monsieur cinéma de Canal+, Laurent Weil. Ils sont respectivement nommés pour La Prochaine Fois je viserai le coeur et Deux jours, une nuit. Sandrine Kiberlain (Elle l'adore), l'équipe de Bande de filles menée par la réalisatrice Céline Sciamma et Karidja Touré (meilleur espoir) ou encore celle de Saint Laurent - le cinéaste Bertrand Bonello et ses acteurs Louis Garrel et Gaspard Ulliel. Ce dernier affirme qu'il n'y a aucune compétition malsaine avec l'autre biopic de Jalil Lespert.
20h45 : Sean Penn est arrivé et très bien accompagné ! Sa bien-aimée Charlize Theron était à ses côtés pour entrer au sein du théâtre prestigieux. "Je suis heureux d'être ici ce soir. Je n'ai pas pu voir beaucoup de films cette année, mais je suis curieux de découvrir ce que le cinéma français a fait", a déclaré l'acteur et réalisateur. Sa compagne Charlize a parlé de l'expérience géniale d'avoir tourné sous sa direction dans The Last Face. Peu après sont arrivées Juliette Binoche et Kristen Stewart, nommées pour Sils Maria. Marina Foïs soutient elle son amoureux Eric Lartigau, le réalisateur de La Famille Bélier, au côté des deux actrices Karin Viard et Louane Emera.
21h - début de la cérémonie, le discours du maître de cérémonie Edouard Baer : "Tout a commencé à Armentières dans le nord de la France, où rien ne pousse sauf Line Renaud. (...) Très tôt il a fait rire ses parents, en têtant sa mère, les voisines... (...) Et puis un jour, ça a été le miracle des Ch'tis." On découvre Dany Boon, le président, qui joue au piano. "Comment fait-il Dany, il sait tout faire. (...) Il est sur tous les terrains. A la fois populaire et sophistiqué." Il se met à chanter et trouble monsieur Baer. "Laisse-moi un tout petit espace", lui dit alors le maître de cérémonie.
21h10 - Discours de Dany Boon, le président de cette 40e édition : "Paris capitale de l'élégance. D'ailleurs Saint Laurent est doublement nommé. (...) J'ai été nommé à trois reprises aux César, mais rien. Mais trois fois rien c'est déjà quelque chose, comme dirait Raymonde Devos. (...) Mais attention, je suis ravi d'avoir été nommé. (...) Vous l'avez presque, ou pas. C'est comme vous, toi en milieu de rang, c'est pas bon signe. (...) Je viens de retrouver les discours de remerciements pour les César que je n'ai pas eus : Merci. Le cinéma c'est avant tout la lumière, cette lumière qui sublime les acteurs et la vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, on trouve toujours les acteurs beaux, avant de les trouver cons. Je voudrais dire un mot à Vincent Maraval sur le sujet des salaires des acteurs. Il n'y a aucun malaise [il montre une photo de Vincent Maraval et lui à la mer]. 2014 fut une année exceptionnelle pour le cinéma, plus de 90 millions d'entrées rien que pour le cinéma français. Quatre films français en tête du box office : mais Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu pour faire tant d'entrées. Très franchement, nous - les comédies et les drames - sommes une même famille. (...) Si le public français plébiscite son cinéma, c'est qu'il est attrayant, riche et varié. (...) En ces temps troublés, nous devons faire preuve de respect et de tolérance. Le monde a bien besoin qu'on lui raconte de belles histoires pour qu'il continue à croire en son humanité."
21h15 : Edouard Baer revient sur scène. Il remercie les invités qui sont venus de loin, Kristen Stewart qui devait passer chez lui avant mais visiblement ne l'a pas fait. Puis il précise que la tradition veut qu'on fasse un petit bisou à ceux qui viennent de plus de 10 000 km de loin. Et il va voir Charlize Theron et lui fait 6 baisers sur la joue.
21h20 : Cédric Klapisch et Cécile de France remettent le prix du meilleur espoir féminin. La maîtresse de cérémonie de l'an dernier vient traduire les balbutiements du réalisateur de L'Auberge espagnole. Le césar du meilleur espoir féminin revient à Louane Emera pour La Famille Bélier. La révélation de The Voice est devenue celle des César.
21h30 : Alex Lutz et Stéphane de Groodt, toujours plein de bons mots, entrent sur scène pour remettre le César du meilleur son. C'est le film Timbuktu qui remporte la victoire. Suit le César de la meilleure photographie, mais avec les jeux de mots (géniaux) de Stéphane, pas facile de rester concentré ! Il revient à Timbuktu, deuxième prix pour le long métrage d'Abderahmane Sissako.
21h35 : Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps - meilleur espoir en 2014 pour L'Inconnu du lac - présentent le César de la meilleure première oeuvre. Le jeune homme en profite pour faire un éloge particulier à Zabou, allant jusqu'à dire qu'elle ne fait pas son âge et qu'elle ose porter des tenues que d'autres n'oseraient pas. "Mais très bientôt vous aurez un César d'honneur". Elle rétorque : "En attendant je ne me fais pas bronzer la b... dans un film de p....". Le prix revient au film Les Combattants avec Adèle Haenel et Kevin Azaïs.
21h50 : Edouard Baer annonce un sketch, en remerciant ceux qui ne sont pas partis au ski et sont venus courageusement aux César. Des petits enfants errent dans une station de ski, seuls, sans parents sur une musique tragique. "Show business, enfants abandonnés, parents oubliés. (...) Grâce à ses familles séparées, des acteurs, réalisateurs et techniciens travaillent pour faire de l'art, pour susciter notre admiration. Merci les enfants pour vos sacrifices." Le duo de Tout ce qui brille, Leïla Bekhti et Géraldine Nakache, arrive pour le César du meilleur acteur dans un second rôle. Evidemment, la séquence sur Run the World (Girls) de Beyoncé, ce n'était pas elle les danseuses, mais espèrent le faire croire en étant complètement essoufflées.
22h : Cécile Cassel ou bien HollySiz pour la musique, et Etienne Daho annoncent en chantant le César de la meilleure musique originale. Le prix revient à Timbuktu. Le compteur en est pour l'instant à 3 récompenses pour le film d'Abderrahmane Sissako.
22h05 : "Ce sont les 40 ans des César. C'est aussi le 40e anniversaire du vote de la loi sur l'avortement. Mais j'ai décidé de ne rien faire là-dessus", déclare Edouard Baer avant de montrer un hommage vidéo au cinéma français depuis les débuts des César avec une forte tendance au romantisme. Les premières notes de L'Amour en fuite de François Truffaut, composée par Alain Souchon résonnent dans la salle. Suivies de la guitare de Matthieu Chedid qui chante la chanson culte. L'occasion de faire danser le public souvent rigide des César. Edouard Baer tend ensuite une trompette au musicien Ibrahim Maalouf pour continuer la session musicale. "On va mettre une ambiance de dingue, on va balancer une dose d'amour phénoménale", dit M. Le public se lève face à l'énergie des deux artistes. Edouard Baer tente un break dance raté.
22h15 : Pour remettre le César du meilleur film d'animation, Joann Sfar et Laura Smet ont été désignés. "J'avais prévu plein de blagues sur la religion. J'ai fait un métier de dessinateur en croyant être planqué. (...) Mon coeur va à tous ceux qui font en sorte qu'on puisse dessiner librement", dit le réalisateur du Chat du rabbin en référence au drame de Charlie Hebdo. Les trophées reviennent au court métrage Les Petits Cailloux et à Minuscule pour la catégorie "long". "C'est une façon de réduire les coûts", dit Edouard Baer en soulignant que deux prix sont remis en même temps. On apprend qu'une suite de Minuscule est prévue, Les Mandibules du bout du monde.
22h25 : Julie Gayet et son partenaire dans 8 fois debout, Denis Podalydès, sont appelés pour remettre le César du meilleur espoir masculin. Quand Edouard Baer clame : "Un couple à l'écran et à la ville" pour piquer la femme du scandale présidentiel, elle lui lance un regard assez intense, accompagné d'un grand et charmant sourire. La victoire revient à Kévin Azaïs pour Les Combattants.
22h36 : Après le sketch "Castings" de Pierre Niney et les biopics, Marilou Berry, ne portant qu'une chemise à peine boutonnée, arrive avec Jean Paul Gaultier, sans pantalon également. Ils remettent le César des meilleurs costumes à Saint Laurent de Bonello. Edouard Baer fait irruption ensuite pour rejouer la scène de danse de Rabbi Jacob, arrêté ensuite par un technicien qui lui indique que ça a été déjà fait par Valérie Lemercier. Il y a bien deux Saint Laurent se dit le maître de cérémonie.
22h45 : "L'omniprésent" Pascal Elbé selon Edouard Baer vient remettre le César du meilleur scénario original. Il est attribué à Timbuktu pour Abderrahmane Sissako et sa compagne Kessen Tall. Quatre prix pour le film qui avait bouleversé le Festival de Cannes. Une récompense suivie par l'hommage aux artistes disparus depuis les César 2014. "Il est d'usage de ne pas applaudir", rappelle le maître de cérémonie Baer. La vidéo se termine par le visage d'Alain Resnais et les voix de Lambert Wilson, Sandrine Kiberlain et Pierre Arditi, ses acteurs, citant les oeuvres du réalisateur. Une caméra montre le visage de sa veuve Sabine Azéma qui ne peut retenir son émotion. Ce sont des extraits du génial On connaît la chanson qui composent aussi ce moment émouvant. Sur scène, les trois acteurs se mettent alors à chanter, se dirigeant vers le regard de la muse du cinéaste et l'embrassant avec beaucoup de tendresse. Edouard Baer s'arrête dans son discours : "Ca me fait plaisir de vous voir Sabine", prend-t-il le temps de dire solennellement.
23h00 : Léa Drucker et Franck Gastambide débarquent sur la musique de MGMT. Ils remettent le César des meilleurs décors à La Belle et la Bête. "Je voudrais remercier toutes les bonnes fées qui m'ont permis de faire ce métier", dit Thierry Flamand qui ne manque pas d'humour. Il rappelle qu'il faut se battre pour que les studios de Bry-sur-Marne ne ferment pas, tout en se désolant que de nombreuses productions françaises soient tournées à l'étranger. "J'ai sans doute été un peu long, mais selon Charlie, la liberté d'expression n'a pas de prix." Le César du meilleur montage est attribué à Timbuktu. Et de 5 !
23h10 : Edouard Baer propose qu'on fasse un film, Panique aux César, avec le public de la cérémonie. Il fait participer Jean Rochefort, son idole. Il doit faire mine qu'on lui a volé ses bijoux. "On va prendre Romain Duris qui a une vraie tête de clepto", pour jouer le voleur, il tente de s'enfuir en se jetant sur ses voisins. Pierre Niney et Guillaume Gallienne entrent en scène sont les ouvreuses. Louis Garrel est l'agent de sécurité de la ministre de la Culture Fleur Pellerin. Et François Damiens doit dire : "ce n'est pas de ma faute, je suis belge, je suis cleptomane." "Vérifier que Luc Besson ne soit pas en train de monter le film avant moi", clame l'animateur.
23h15 : Charlotte Le Bon, divine, et le réalisateur de son film, Yves Saint Laurent, Jalil Lespert synchronisent leur discours pour dévoiler le César du meilleur documentaire : Il est remporté par Le Sel de la Terre de Wim Wenders.
23h30 : Marion Cotillard, dans une robe grandiose, est celle qui viendra donner le César d'honneur à Sean Penn. L'acteur et réalisateur américain peut d'abord savourer la rétrospective de ses performances et mises en scène. Lorsqu'une standing ovation est faite pour l'artiste, sa compagne Charlize Theron, veste noire et robe rouge, n'ose pas se lever, mais est entraîné par son amoureux. Marion Cotillard verse aussi des larmes devant cet hommage vibrant à la star. Elle remonte en 1985 pour saluer l'homme, citant au passage La Dernière Marche de Tim Robbins, dans lequel elle l'a oublié, au profit de son personnage : "Cette sensation, on l'a avec les plus grands. Vous disparaissez de l'écran. (...) Un citoyen, un homme libre, engagé." Elle cite son travail pour reconstruire les victimes de l'ouragan Katrina, mais n'a-t-elle pas confondu avec le séisme Haïti où l'homme s'est plus qu'impliqué ? Sean Penn prend la parole en anglais : "J'ai toujours eu une affinité pour le cinéma français, il maintient à mon sens toutes ces vertues et encourage les rêves d'acteurs, actrices, metteurs en scène. Un refuge quand les choses devenaient trop cynique. (...) Les artistes français ont su porter haut les couleurs du cinéma."
23h40 : Nouvelle séquence pour les César qui dévoile que la cérémonie est un complot judéo-christiano-musulman-sataniste. Un sketch génial que les téléspectateurs du Before connaissent bien. Sabrina Ouazani et Félix Moati remettent ensuite le César du meilleur court métrage. On notera le nominé "Panique aux César" qui vient d'être tourné dans la salle ! Mais le gagnant est La Femme de Rio d'Emma Luchini, fille de Fabrice, et son compagnon Nicolas Rey. Ils collaborent d'ailleurs ensemble pour Un début prometteur avec le père de la réalisatrice au casting.
23h50 : Céline Sallette, qui joue d'ailleurs dans La Femme de Rio, et JoeyStarr dévoilent le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Il revient à Kristen Stewart dans Sils Maria, devenant ainsi la première actrice américaine à remporter ce trophée.
00h00 : Nathalie Baye et Guillaume Canet arrivent après la chanson du film Timbuktu afin de décerner le César de meilleur réalisateur. Il est obtenu par Abderrahmane Sissako - un nom que Nathalie Baye a quelque peu écorché, sous l'émotion - pour Timbuktu.
00h15 : Couac technique, la cérémonie ayant dépassé le temps prévu, il n'est plus possible de la suivre sur le site Internet de la chaîne en live. On sait toutefois que le César du meilleur film étranger est remis par Emilie Dequenne et Lambert Wilson à Xavier Dolan pour Mommy. Snobés des Oscars, il tient sa revanche en France. C'est son actrice fétiche Suzanne Clément qui a lu son discours, le jeune cinéaste étant absent.
00h25 : Pour le César du meilleur acteur, la victoire revient à Pierre Niney et sa performance dans Yves Saint Laurent, le film réalisé par Jalil Lespert. Gaspard Ulliel, nommé pour le même rôle mais dans la réalisation de Bertrand Bonello s'incline donc devant l'acteur issu de la Comédie-Française. Il est néanmoins salué avec élégance par le gagnant, tout comme les autres nommés malheureux.
00h30 : Sylvie Testud et Abd al Malik font un slam pour présenter le César de la meilleure adaptation, le gagnant est Diplomatie.
00h35 : Guillaume Gallienne dévoile les nominées pour le César de la meilleure actrice. La grande gagnante est Adèle Haenel qui remporte son deuxième César grâce à sa prestation Les Combattants, après celui de l'an dernier pour meilleur second rôle dans Suzanne.
00h40 : Le président Dany Boon remet le César du meilleur film. "C'est pas un discours, c'est le menu du Fouquet's parce que les cuisines vont fermer !" dit-il avec humour, au regard de la durée interminable de la cérémonie des César. Et le prix pour le meilleur film est attribué à Timbuktu ! Sept prix pour le long métrage d'Abderrahmane Sissako, parmi lesquels meilleurs réalisateur, scénario et film.