C'est un pavé dans la mare du cinéma français. À la veille de la cérémonie des César, l'acteur Eriq Ebouaney a écrit une tribune pour appeler à la diversité dans le septième art français.
"Le cinéma est un puissant outil de transmission d'une culture, un outil de facilitation de l'intégration des couches successives des populations de notre pays. Il est aussi un outil de transmission de valeurs communes partagées d'une société. Notre cinéma devrait donc être, comme Stendhal le disait du roman, un miroir dans lequel se reflète la société dans sa réalité et sa diversité", peut-on lire dans cette tribune signée par Olivier Assayas, Mathieu Kassovitz, Stomy Bugsy, Julien Leclercq, Firmine Richard, mais aussi Olivier Marchal, Aïssa Maïga ou Sonia Rolland.
Alors que l'Académie des César est en totale refonte – Margaret Menegoz devient présidente au pied levé –, la tribune regrette que la France "maintienne ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants qui ne justifieront jamais une quelconque nomination aux César", tout en rappelant que le réalisateur Spike Lee, afro-américain, sera le prochain président du Festival de Cannes, "le paradoxe d'un pays".
Eriq Ebouaney, 52 ans, a été vu dans de nombreux films comme Les Rivières pourpres 2 ou Hitman. Le comédien voudrait profiter de ce grand chamboulement au sein de l'Académie pour "inclure les artistes afro-descendants dans la photo de famille". "Je connais beaucoup de comédiens issus de l'immigration qui sortent d'écoles de théâtre, font tout le parcours classique... et qui finalement se retrouvent sans rôle. Au théâtre, les choses changent, mais au cinéma, pas encore assez... Il y a quelques exceptions, comme Omar Sy. Mais la plupart du temps, quand des comédiens de couleur ont un rôle, c'est pour jouer dans un film sur les cités."