Charlie Hebdo : Riss privé d'enfant depuis l'attentat ? Témoignage bouleversant
Publié le 9 septembre 2020 à 22:32
Par Tom Spencer | Rédacteur
Fan des corgis, des iconiques Spice Girls, de la princesse Diana et adepte de tea time, Tom Spencer aime notamment relater la vie des membres de la couronne britannique mais n’est jamais contre un petit détour outre-Atlantique.
Depuis le mercredi 2 septembre 2020, une cour d'assises spéciale, à Paris, se penche sur le procès de quatorze personnes impliquées à divers degrés dans l'attentat contre le journal "Charlie Hebdo", survenu en janvier 2015. Ce 9 septembre, Riss a fait des confidences touchantes sur sa nouvelle vie, à jamais chamboulée par cette tragédie.
Laurent Sourisseau, dit Riss et l'équipe de Charlie Hebdo - Commémorations des attentats du 7 janvier 2015 au siège de Charlie Hebdo et Bd Richard Lenoir (Ahmed Merabet) dans le XIe arrondissement à Paris (janvier 2020) © Stéphane Lemouton / Bestimage Laurent Sourisseau, dit Riss et l'équipe de Charlie Hebdo - Commémorations des attentats du 7 janvier 2015 au siège de Charlie Hebdo et Bd Richard Lenoir (Ahmed Merabet) dans le XIe arrondissement à Paris (janvier 2020) © Stéphane Lemouton / Bestimage © BestImage, Stéphane Lemouton
Riss (Laurent Sourisseau) lors de la cérémonie à l'occasion de la première journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme sur l'Esplanade du Trocadero à Paris le 11 mars 2020. © Jacques Witt / Pool / Bestimage
Le dessinateur Riss - Hommage aux victimes des attentats de janvier 2015 du journal satirique Charlie Hebdo à Paris, qui avait fait 12 morts. Le 7 janvier 2019. © Pierre Gautheron / Pool / Bestimage
Laurent Sourisseau, dit Riss et l'équipe de Charlie Hebdo - Commémorations des attentats du 7 janvier 2015 au siège de Charlie Hebdo et Bd Richard Lenoir (Ahmed Merabet) dans le XIe arrondissement à Paris. Le 7 janvier 2020 © Stéphane Lemouton / Bestimage
Le dessinateur Riss - Hommage aux victimes des attentats de janvier 2015 du journal satirique Charlie Hebdo à Paris, qui avait fait 12 morts. Le 7 janvier 2019. © Pierre Gautheron / Pool / Bestimage
Laurent Sourisseau, dit Riss - Commémorations des attentats du 7 janvier 2015 au siège de Charlie Hebdo et Bd Richard Lenoir (Ahmed Merabet) dans le XIe arrondissement à Paris. Le 7 janvier 2020 © Stéphane Lemouton / Bestimage
Laurent Sourisseau, dit Riss et l'équipe de Charlie Hebdo - Commémorations des attentats du 7 janvier 2015 au siège de Charlie Hebdo et Bd Richard Lenoir (Ahmed Merabet) dans le XIe arrondissement à Paris. Le 7 janvier 2020 © Stéphane Lemouton / Bestimage
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C'est un procès historique et éprouvant qui se tient dans la capitale depuis le 2 septembre 2020 : onze accusés ont pris place dans le box et trois autres seront jugés par défaut pour leur soutien au trio jihadiste qui a semé la terreur du 7 au 9 janvier 2015 avant d'être tué par les forces de l'ordre, les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly. À la barre, les témoignages se multiplient. Ce 9 septembre, la cour entendait Riss (53 ans), directeur de la publication de Charlie Hebdo.

Sur Twitter, plusieurs journalistes suivent le procès et relatent les coulisses des audiences. C'est le cas de Caroline Politi, pour 20 minutes. Elle a ainsi décrit ce que Riss, de son vrai nom Laurent Sourisseau, avait raconté. Outre les détails de l'attaque et sa tactique qui a consisté à faire le mort pour ne pas se prendre une nouvelle balle - il en avait reçu une à l'épaule -, il a surtout relaté l'après. Depuis 2015, sa vie, on s'en doute, complètement changé. "Ce qui me gêne, c'est le statut de victimes, qui semble bienveillant au début. Mais comment sortir de ce statut pour retrouver ce qu'on était avant ? (...) Il y a une gêne à se dire qu'on peut continuer notre vie et eux ne le peuvent plus. Parfois, je regarde les choses pour eux", a-t-il ainsi confié.

Mais la journaliste relate surtout un aspect intime et tragique de la vie de Riss, auteur du livre Une Minute quarante-neuf secondes : le caricaturiste risque bien de ne jamais devenir père. Il a expliqué que le projet d'adoption qu'il avait avec sa femme, il y a cinq ans, ne se concrétisera jamais. "On nous a fait comprendre que jamais on ne filerait un enfant à des gens sous protection", a-t-il lâché à la barre. Une injustice terrible qu'aucun procès ne pourra jamais réparer. Mais Riss voit le verre à moitié plein. L'an dernier, il déclarait son amour à celle qui fait battre son coeur. "Le matin, quand je me lève, parfois le ciel est bleu, ma femme est là, et c'est une victoire personnelle", disait-il à Comité Laïcité République.

Le procès doit durer dix semaines et 200 parties civiles seront entendues.

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