De la pure provocation. Comme le rapporte le Washington Post, trois hommes ont exigé de la ville de Boston (Massachusetts) d'obtenir une autorisation des autorités pour organiser une Straight Pride, soit une marche des hétérosexuels. Une démarche en réaction aux Pride LGBTI qui suscite l'indignation. Brad Pitt et Chris Evans sont montés au créneau.
Réagissant à l'article du quotidien, qui relatait la démarche de Mark Sahady, John Hugo et un troisième homme anonyme, Chris Evans a souligné l'absurdité du projet. "Wow ! Bonne initiative les gars !!! Mais juste une petite idée comme ça, plutôt qu'une marche hétéro, pourquoi ne pas la renommer en : 'Marche des personnes essayant désespérément d'enfouir leurs propres sentiments homosexuels en étant homophobes car personne ne leur a appris à gérer leurs émotions étant enfants ?' Vous en pensez quoi ? Trop évident ?", a-t-il commenté.
Chris Evans, alias Captain America, est un fervent défenseur des LGBTI, son propre frère l'acteur Scott Evans étant gay.
De son côté, Brad Pitt a aussi pris position puisque les organisateurs avaient décidé de faire de lui leur mascotte sans lui demander son accord. Voyaient-ils en l'acteur de Once Upon a Time... in Hollywood la figure ultime de l'hétérosexualité ? Quoi qu'il en soit, l'ex-mari d'Angelina Jolie n'approuve absolument pas d'être associé au projet. Comme le rapporte le site TMZ.com, l'acteur a demandé à ses avocats de prendre contact avec les organisateurs afin qu'ils cessent d'utiliser son nom et son image. En cas de refus, il se réserve le droit de les attaquer en justice.
Les organisateurs, qui veulent défiler le 31 août, affirment avoir décidé "qu'un défilé serait le meilleur moyen de promouvoir [leur] communauté et son histoire diversifiée, sa culture et son identité", ajoutant qu'ils voulaient que la ville choisisse "d'embrasser la tolérance et l'inclusion". Ils semblent oublier que la Pride est l'occasion pour une minorité opprimée de défendre ses droits et de réclamer l'égalité, la tolérance, la fin des discriminations...
Pour rappel, de notre côté de l'Atlantique, les chiffres de l'homophobie, de la lesbophobie et de la transphobie sont alarmants. En 2018, 1378 infractions à caractère homophobe ont été enregistrées par la police, contre 1026 en 2017, soit une augmentation de 34,3%. Pour près d'un tiers d'entre elles (30%), il s'agit de violences physiques, y compris sexuelles, rappelle Le Monde.
Thomas Montet