Christine Ockrent ne touchera pas les 650 000 euros d'indemnités qu'elle réclamait à l'Audiovisuel Extérieur de la France, holding qui chapeaute la chaîne France 24, la radio RFI et une partie de TV5. La reine Christine vient d'être déboutée par le tribunal de commerce de Nanterre selon une décision de justice qu'a pu consulter l'AFP.
Lorsqu'elle était encore directrice générale déléguée de l'AEF, Christine Ockrent était en guerre froide avec le numéro 1 Alain de Pouzilhac. Quand l'affaire d'espionnage de France 24 éclate, leur conflit nourrit de délirants fantasmes : l'ancienne collaboratrice de Christine Ockrent, Chantal Marchal, aujourd'hui mise en examen, espionnait-elle les dirigeants de France 24 pour le compte de Christine Ockrent ? En mai 2011, la journaliste claque la porte en stipulant bien qu'elle ne démissionne pas, mais qu'elle prend "acte de [sa] révocation déguisée et sans motif". Elle portait alors également plainte contre X pour le harcèlement moral qu'elle estimait avoir subi à l'AEF. Restait la question de ses indemnités.
Selon Écran Total et Le Canard Enchaîné, Christine Ockrent aurait demandé 1,6 million d'euros. En novembre 2011, l'édition en ligne de L'Express, se basant sur le rapport d'enquête de l'Inspection générale des Finances sur l'AEF, précise que l'indemnité plancher est de 650 000 euros.
Mercredi 12 décembre, le tribunal de Nanterre déboute Christine Ockrent. Il reconnaît en revanche la responsabilité de l'ancien patron de l'AEF Alain de Pouzilhac et le condamne à un euro de dommages et intérêts. D'après l'AFP, le tribunal a estimé qu'il avait commis une faute en ne proposant pas au conseil d'administration de l'AEF de "statuer sur la révocation de Madame Ockrent de ses fonctions de directrice générale déléguée, portant ainsi atteinte au bon fonctionnement des sociétés du groupe". "Par son comportement volontairement blessant", il a "engagé sa responsabilité personnelle".
L'avocat de l'Audiovisuel Extérieur de la France, dirigé par Marie-Christine Saragosse depuis le 7 octobre dernier, s'est déclaré "satisfait" de cette décision. "L'AEF n'avait pas à être la victime collatérale du combat des chefs", a estimé Me Jean-Yves Garaud.
Depuis cette affaire, Christine Ockrent collabore avec la presse politique anglo-saxonne. En septembre dernier, elle est annoncée de retour à la télévision sur l'antenne de D8 pour Langue de bois s'abstenir, l'émission de Philippe Labro.