La dessinatrice de BD Claire Bretécher, créatrice notamment des Frustrés et d'Agrippine, est morte lundi 10 février à l'âge de 79 ans, a appris l'AFP auprès de son éditeur. Une terrible nouvelle confirmée par la suite par un communiqué.
"C'est avec une profonde tristesse que les éditions Dargaud annoncent le décès de Claire Bretécher, le 10 février 2020, à l'âge de 79 ans. Personnalité aussi dérangeante qu'attachante, Claire Bretécher a tracé un chemin unique dans la bande dessinée. Son humour et sa liberté d'esprit étaient immenses, ils manqueront à tous ses lecteurs, ils nous manquent déjà", a annoncé l'éditeur dans un communiqué.
Claire Bretécher, qui était la conjointe du regretté juriste et universitaire Guy Carcassonne - avec qui elle avait eu un fils prénommé Martin -, avait entamé une carrière dans le monde de la BD "pour échapper à l'ennui", disait-elle. Passée par les Beaux-Arts, elle avait ensuite enseigné le dessin et livrait des illustrations aux journaux du groupe Bayard. "Le dessin de presse, les strips, la BD, peu importe, je voulais dessiner et mon but était de manger grâce à ça", expliquait-elle dans des propos relatés par l'AFP. On lui doit des quadragénaires bavards, des femmes larguées, des adolescentes insupportables... Des personnages souvent piochés dans son entourage !
En 1963, elle était invitée par Goscinny à dessiner son Facteur Rhésus dans L'os à moelle. Elle a collaboré ensuite au journal Tintin puis à Spirou où elle avait crée les Gnan-Gnan. Elle a travaillé ensuite à Pilote puis a participé à la création de l'Echo des Savanes avec ses amis Gotlib et Mandryka. Dessinatrice de presse, elle avait dessiné dans Le Sauvage et Le Nouvel Observateur où elle faisait paraître chaque semaine une planche des Frustrés. S'étant lancée dans l'autoédition, elle a publié en 1988 le premier album des aventure d'Agrippine, suivi de six autres et d'une série de 26 dessins animés diffusés sur Canal+.
Si le grand public la connait majoritairement pour la BD, elle était aussi peintre. "Pour peindre, il suffit d'avoir une idée sommaire de ce que l'on va représenter. Faire une bande-dessinée suppose de trouver une histoire, de bosser comme un chien", résumait-elle, ravie de gagner sa vie "en faisant un truc marrant, classé comme un sous-genre, un art mineur".
Son talent lui avait ainsi valu plusieurs récompenses : Grand prix de la ville d'Angoulême (1982), Prix Adamson (1987), Prix Max et Moritz (2016)...
A l'annonce de sa mort, les hommages de la part de figures incontournables du dessin, de l'édition ou de la culture se sont multipliés.