Laurent Ruquier a fait très fort en convainquant Corine Marienneau, la bassiste de Téléphone, de venir sur le plateau d'On n'est pas couché, diffusé samedi 12 décembre. Alors que ses ex-compagnons repartent pour une tournée colossale dans toute la France, sous le nom des Insus?, Corinne revient sur leur formidable aventure. Pour la première fois, elle admet que c'est bel et bien terminé.
Elle a 63 ans et une patate d'enfer. Corinne Marienneau était hier soir à la télévision pour revenir sur le parcours de Téléphone dont l'aventure a pris fin en 1986. Alors que Richard Kolinka, Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac repartent en tournée (200 000 billets se sont écoulés 24 heures), Corinne rappelle que ce n'est pas elle qui a rendu impossible la reformation de Téléphone : "C'est ce que les gens croient, cela fait partie de la propagande. (...) Ils ne veulent pas que je vienne. Cela fait trente ans que je leur dis : 'On arrête les conneries, on y va.' Les petits problèmes perso d'ego, par rapport à ce qu'on fait, c'est rien", répète celle qui a travaillé tout l'été sur la réédition de la discographie complète du groupe. "Mon problème personnel, on s'en fout aussi, poursuit-elle. Le fait que je sois triste n'est pas important. Ce qui est grave et triste, c'est que vous ne puissiez pas revoir le groupe Téléphone. Bien sûr que je suis triste, bien sûr que je suis blessée, mais on s'en fout, j'ai des psy, j'ai des amis, j'ai tout ce qu'il faut. Tout va bien."
Je ne suis pas tellement surpris qu'ils vous traitent comme ça aujourd'hui quand on lit dans votre livre comment ils vous traitaient à l'époque
Corinne Marienneau rappelle que le groupe culte n'a jamais fait ses adieux. Mais aujourd'hui, elle se dit prête à tourner la page. Dimanche dernier, Richard Kolinka a décroché son téléphone pour l'appeler : "J'ai fait 'waouh', ça faisait onze ans qu'on ne s'était pas parlé", raconte Corinne. Richard lui dit : "On part en tournée et on part sans toi. Parce ce que je ne veux plus jamais jouer avec toi. Parce que tu dis partout que tu ne nous aimes pas. Tu dis partout que des horreurs sur nous." Pour la première fois en trente ans, Corinne Marienneau réalise enfin : "Là je me suis rendu compte, qu'il y avait un décalage de pensée qui rendait le dialogue impossible. Je me suis dit : 'Bon, allez c'est fini. Il faut l'admettre.' (...) Si je suis venue ce soir, c'est pour qu'on dise tous ensemble que cela n'arrivera pas. Je passe à autre chose."
La suite de l'interview est consacrée à son autobiographie sorti en 2006, Le fil du temps, et que "les garçons", comme elle appelle Richard, Louis et Jean-Louis, avaient plutôt mal pris. Léa Salamé lui dit qu'elle l'a trouvée "passionnante". Yann Moix aura ce commentaire qui en dit long : "Je ne suis pas tellement surpris qu'ils vous traitent comme ça aujourd'hui quand on lit dans votre livre comment ils vous traitaient à l'époque."