On les avait laissés au bord du gouffre, KO debout après l'humiliante défaite face aux Tonga le samedi 1er octobre en phase de poules de la Coupe du Monde de rugby, qui se déroule actuellement en Nouvelle-Zélande.
Incapable de réagir, de développer son jeu, mangée à l'impact, dominée en mêlée, l'équipe de France faisait peine à voir... Et que dire des joueurs. Abattus et humiliés, les Tricolores s'étaient sacrifiés, faisant une véritable auto-critique, parfois violente, mais toujours juste. "On peut s'excuser auprès de tout le monde. On a rendu une copie proche du ridicule, si ce n'est ridicule. Il ne faut pas avoir honte de dire que l'on a été nul tout collectivement. Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Ce soir on n'a pas eu envie de gagner. A l'arrivée, ça fait lourd. On ne passe pas loin du couperet, de la catastrophe. Que faire ? Je ne sais pas. A un moment donné, il faut tous se regarder dans une glace pour se dire : 'je suis nul'", confiait alors le pilier Fabien Barcella.
Et que dire de la conférence de presse d'un Marc Lièvremont désabusé... Une impression d'impuissance et d'incompréhension se dégageait alors des propos du sélectionneur, lui qui regrettait que les joueurs se soient éparpillés avec leur famille ou leurs agents alors qu'il souhaitait partager quelques bières : "J'aurais voulu qu'on se retrouve, qu'on boive des coups, qu'on parle, qu'on échange, qu'on se dise que c'est une belle aventure à vivre. Ce n'est pas le cas. Cela vous (les journalistes, ndlr) donne raison, il y a du marasme."
Dès lors, il était facile de penser que les Bleus allaient se prendre une déculottée en quart de finale samedi 8 octobre face à des Anglais, certes peu flamboyants, mais ultra-puissants et réalistes, malgré les nombreux scandales qui ont touché le XV de la Rose.
Mais surprise... Au fur et à mesure, les langues se sont déliées, les hommes se sont parlés, et petit à petit, les sourires sont réapparus sur les visages des joueurs. Et désormais, tout le monde se prend à rêver d'une victoire du Coq sur la Rose. Un exploit à la portée des Bleus qui ont déjà battu par le passé les All Blacks en 1999 et en 2007 lors des Coupes du Monde en France et en Angleterre, alors que personne ne misait un centime sur des Bleus vainqueurs.
A l'entraînement, le sourire était donc de mise sous le soleil d'Auckland ce 6 octobre. Détente et humour ont accompagné des sessions de travail légères durant lesquelles Marc Lièvremont, nouveau moustachu suite à la perte d'un pari, est apparu d'humeur joviale... Un sélectionneur à l'image de ses joueurs, Fulgence Ouedraogo en tête, très complice avec son compère de la troisième ligne Louis Picamoles. Et petite découverte, les rugbymen peuvent également souffrir. Le colosse Julien Pierre (1,98 m, 114 kilos) avait l'air très en souffrance alors qu'il lui était prodigué une petite séance personnelle d'étirements !
Un entraînement qui rassure sur l'état de forme et d'esprit du XV de France, qui se doit de répondre présent ce samedi face à l'Angleterre.