Difficile d'être président de l'une des plus grosses fédérations de sport en France en ce moment. Seulement en poste depuis juin 2023, Florian Grill a déjà connu des moments très compliqués. Début juillet, le président de la Fédération française de rugby (FFR) a dû faire face à la mise en examen pour viol aggravé d'Hugo Auradou et Oscar Jégou et environ un mois plus tard, c'est la disparition dans de graves du jeune rugbyman du Stade toulousain Medhi Narjissi qui a fait les gros titres de la presse.
Parti en stage avec l'équipe de France de rugby des moins de 18, le jeune homme de 17 ans s'est rendu en Afrique du Sud et c'est sur une plage de la ville du Cap qu'il a été emporté par une vague. Annoncé mort après sa disparition en mer par les autorités sud-africaines, Medhi Narjissi n'a jamais pu être retrouvé et ses proches ont dû faire leur deuil. Un drame qui a profondément choqué l'opinion publique et le président de la FFR confie qu'il a très mal vécu cette période. "L'été a été particulièrement violent pour les familles et, oui, au moment de la disparition de Medhi (Narjissi), je me suis posé la question de la démission", confesse Florian Grill, visiblement très ému, dans une interview accordée à L'Équipe.
Une affaire difficile à gérer, mais pas uniquement pour le président de la FFR, puisqu'il apprend que deux autres hommes importants de la Fédération ont aussi songé à démissionner. "Et pas que moi : Jean-Marc (Lhermet) (vice-président et Sylvain (Deroeux) (secrétaire général) aussi. Après, le sens du devoir et de la responsabilité a pris le dessus. Nous avions, là aussi, un devoir de vérité. La mémoire de Medhi l'impose, et l'honneur de la Fédération aussi", assure Florian Grill, qui a récemment livré ses vérités sur l'affaire Jegou-Auradou.
Jalil Narjissi, le père du rugbyman disparu, a regretté le manque d'accompagnement de la FFR dans une interview accordée à L'Équipe. À entendre Florian Grill, il y a eu un vrai malentendu au moment du drame. "Là où j'ai fait une erreur, et je m'en suis excusé après, c'est que j'ai mal compris les attentes de la famille. Après avoir annoncé le drame à Jalil, dans nos échanges, j'ai vraiment senti qu'il ne voulait pas me voir, que j'incarnais le mal absolu parce que je lui avais annoncé la disparition de son fils", explique le président de la FFR à nos confrères, avant de poursuivre : "Je me suis trompé, je m'en suis excusé. Ce n'est pas facile de trouver le bon ton face à la douleur d'une famille, à la colère d'une famille, qui est tout à fait légitime. Il n'y aura jamais assez d'accompagnement. On n'a jamais arrêté et on continue en ce moment."
Des mots forts de la part de Florian Grill, qui reconnaît ses erreurs, avant d'annoncer que les recherches se prolongent pour retrouver le corps de Medhi Narjissi. "On a quatre personnes qui travaillent en permanence sur ce sujet. Si ça m'était arrivé, j'en voudrais à la Terre entière", conclut-il.