Qui a pu oublier Michel Courtemanche ? Véritable Jim Carrey des planches, l'humoriste québécois était incontournable dans les années 90 où ses mimiques et autres grimaces squattaient tous les plateaux télé. Une popularité de plus en plus grande qui s'arrêtera toutefois net, un soir de juillet 1997 quand, pris de panique lors d'une représentation, il quitte la scène pour ne plus jamais y revenir... Depuis, qu'est-devenu Courtemanche ? Entre idées noires, bipolarité, drogues et come-back, retour sur le virage sombre pris par un ancien roi du rire.
Au top de sa popularité en ce 17 juillet 1997, Michel Courtemanche va sûrement voir trop gros en prenant le pari d'improviser durant plus de 2 heures pour un show mémorable lors du festival Juste pour Rire à Montréal. Car exténué et angoissé, l'humoriste aussi suant qu'impuissant interrompt au bout de 40 minutes son spectacle et présente ses excuses au public avant de courir en coulisses devant des dizaines de caméras : c'est le début d'une longue descente aux enfers pour Courtemanche. L'humoriste sombre en effet définitivement dans la drogue et l'alcool - il dépense jusqu'à 1000 dollars chaque soir dans des bars et se dit incapable d'arrêter de boire plus d'une heure - et fait même une tentative de suicide en 1999, en Bretagne, dont il sera sauvé par son ex-femme, comme il le raconte le documentaire Michel Courtemanche : l'homme qui faisait des grimaces.
Entré en cure de désintoxication, Michel Courtemanche va alors petit à petit s'en sortir et comprendre qu'il était victime du même mal que son père : la bipolarité. Un mal qu'il arrive aujourd'hui heureusement à beaucoup mieux à gérer. "Mes crises sont plus légères. Les "down" sont moins "down" et les "high" sont moins "high"", explique-t-il en 2011 dans le reportage, où il a décidé de tout montrer - y compris les dizaines de pilules qu'il prend chaque matin - pour aider les bipolaires comme lui.
Mais si tout va mieux pour Michel Courtemanche, l'humoriste n'est toujours pas remonté sur scène aujourd'hui, à 49 ans. Celui qui s'était fait connaître avec le sketch du bébé et ses gilets multicolores n'a toutefois pas quitté le monde de la comédie en montant sa propre société de production, Encore Télévision, à qui l'on doit la version québécoise de Caméra Café, un carton, et a fait plusieurs apparitions dans des séries, une activité qui l'angoisse moins qu'être face à un public. Car désormais, les one-man-shows, c'est bien terminé pour lui : "Je ne suis plus capable", explique-t-il, au grand dam de ses fans nostalgiques des années 90...