Après deux jours de grève, les danseuses du Crazy Horse ont obtenu gain de cause. Jeudi 17 mai, elles sont remontées sur scène pour donner les dernières représentations du spectacle Feu imaginé par le créateur Christian Louboutin.
Mardi, 17 des 18 danseuses du cabaret se mettaient en grève et refusaient de monter sur scène. Dans ce temple du nu parisien, célèbre dans le monde entier, c'est une première depuis son ouverture en 1951 par Alain Bernardin. Devant le cabaret, les spectateurs s'interrogent sur l'agitation qui règne en coulisses, alors les danseuses sortent et vont à leur rencontre avec leur tracts et leur détermination. Elles dénoncent des salaires trop bas et réclament à leur direction 15% d'augmentation. Mercredi, le spectacle est de nouveau annulé. Jeudi, une réunion entre les représentants des danseuses et la direction se tient en fin d'après-midi, un accord est trouvé in extremis sur une augmentation de 15% assortie de "flexibilité sur les opérations de promotion" a indiqué à l'AFP Philippe Lhomme, l'un des propriétaires des lieux, sans en dire davantage.
Suzanne Durand, alias Liv Mee Not, est l'une des stars du show et la déléguée syndicale des danseuses. Interrogée par l'AFP et Le Parisien, elle avait expliqué leur situation : "Notre salaire ne tient pas du tout compte de la charge de travail qui est la nôtre et de notre nudité. (...) Toutes les filles gagnent moins de 2000 euros net par mois, alors que nous faisons treize représentations par semaine [et que] nous rentrons entre 2h et 3h du matin. (...) Être payée à ce tarif-là, ça revient à de la vulgarité. Quelle différence faites-vous alors entre une danseuse du Crazy Horse et quelqu'un qui travaille dans un peep show ?"
Jeudi soir, les filles ont repris le spectacle dans ce cabaret unique au monde de nu intégral où la lumière habille les danseuses. Ces dernières années, le Crazy Horse a gagné encore en prestige en faisant appel à des artistes telles qu'Arielle Dombasle, Dita von Teese ou Clotilde Courau pour monter sur scène et en permettant à des chorégraphes et créateurs de renom comme Louboutin et Philippe Decouflé de mettre en scène les danseuses. Le spectacle Feu imaginé par le chausseur Louboutin est présenté jusqu'au 31 mai. C'est ensuite le spectacle Désir de Decouflé et Ali Mahdavi qui sera à l'affiche.