Purepeople : Comment avez-vous vécu la finale de l'émission Mask Singer ?
Daniel Lévi : Je n'ai pas gagné mais le défi est relevé ! J'ai enregistré toutes mes chansons en une après-midi. Ça a été diffusé de semaine en semaine. Mon but, c'était de faire entendre des titres originaux, par rapport à mon paysage habituel. On ne me connaissait pas en tant que performeur comme ça. Alors avoir été aussi plébiscité, encensé, complimenté...
Vous avez un peu hésité avant d'accepter l'aventure...
J'ai juste un peu tiqué. J'ai eu un mouvement de recul mais je me suis très vite laissé convaincre. J'y suis allé pour chanter. Malgré le déguisement, j'étais là pour la musique. Pour faire mon métier.
Comment est-ce que vous êtes parvenus à conserver le secret ?
On avait un peu masqué ma voix, avec des effets particuliers en studio. Et puis au-delà de ça, quand j'ai enregistré mes chansons, à chaque fois que je faisais des choses qui sont de l'ordre de ma singularité en tant que chanteur, on me disait : "Ha non, on te reconnait trop !" Il a fallu que j'y mette de la retenue. C'était un double défi. Il a fallu convaincre le public avec mes atouts... mais pas vraiment.
Issah Doumbia avait une technique bien à lui pour se cacher en coulisses... et vous ?
Beaucoup de précautions ont été prises. J'étais masqué, cagoulé, ganté... c'était marrant. Je ne suis pas allé aussi loin qu'Issa Doumbia qui portait des jupes mais on ne pouvait pas me reconnaître.
Il paraît que votre femme, Sandrine, a choisi votre costume de robot...
Oui, parce que je ne savais pas trop ce que je devais faire et c'est elle qui a été confrontée au choix. Elle l'a fait pour moi. Elle trouvait que ça correspondait bien à ma petite carapace et c'était une très bonne idée. Quand je vois les autres modèles... je crois que je ne m'en suis pas trop mal sorti ! Comme je suis grand, il n'y avait pas trente-six solutions. Et encore, il a fallu adapter ce robot, faire des trous parce que je n'arrivais pas à respirer dedans. Il faut remercier Anthony Meunier et Marie Christelle de la production, Marie-France Larrouy, la costumière, et son équipe.
Est-ce que vos trois enfants savaient que vous participiez à l'émission ?
J'ai tenu ça secret. Et j'ai réussi. Mais dès qu'ils m'ont entendu, ils m'ont grillé. Dès la première émission. J'ai reçu beaucoup de messages, d'amis, de proches, de fans qui m'avaient reconnu. Kev lui-même avait donné mon nom dès le deuxième prime. Ça a mis la puce à l'oreille à tout le monde. Et puis j'ai des enfants qui sont assez branchés musique. J'en ai un qui fait des arrangements extrêmement urbains, modernes. C'est sa voie, il est vraiment doué. Ma petite dernière chante. Les trois chantent, finalement. L'héritage est assuré ! Je leur ai transmis le chromosome. Ça chante, ça chante à la maison.
Vous êtes déjà de retour en studio !
C'est magnifique. j'ai toujours des chansons sous le coude. Mais là, fort d'expériences, de moments de vie, de certaines épreuves, il y a cet album, le fruit de toutes ces émotions. J'y fais part de ma reconnaissance, de ma résilience, de la nécessité d'être en phase avec les autres. J'ai hâte de vous le faire découvrir au début de l'année 2021. Le titre c'est Grâce à toi. Toi c'est vous, c'est moi, c'est eux, c'est lui. C'est tout le monde, c'est le très haut, c'est le prochain. C'est celui que je côtoyais dans les hôpitaux, celui que je côtoie quand je vais acheter ma baguette. C'est l'altérité.
Est-ce que Mask Singer était un moyen de conquérir un nouveau public ?
Ce n'était pas l'intention. Mais, de fait, un public plus jeune s'est mobilisé autour de ce déguisement de robot qui fédère beaucoup de gens. J'adore l'idée qu'on puisse me découvrir alors qu'on n'aurait pas forcément eu l'occasion de m'entendre. Ma particularité, c'est que quand je chante, on ne devine pas mon âge. Derrière cet anonymat, il n'y avait pas de préjugés, d'idées préconçues à mon égard. Le public a aimé ma voix et c'était génial à vivre...
Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention Purepeople.