“Si tu ne continues pas, c’est comme si je mourrais deux fois”, peu avant de rendre son dernier soupir, alors que Céline Dion était à son chevet, René Angélil lui avait adressé cette supplique. Il souhaitait alors que celle dont il avait façonné la carrière dès son plus jeune âge, celle dont il avait tour à tour été le mentor, le manager, l’amant et le mari, ne quitte pas la scène pour se consacrer à lui. Il voulait qu’elle poursuive ses shows et retourne chanter. Des mots qu’avait révélés Élisabeth Reynaud dans sa biographie Céline Dion : Icône et femme de cœur, parue aux éditions Larousse, des mots, comme une dernière volonté.
Le 27 août 2015, un an après avoir interrompu sa série de concerts pour s’occuper de lui, Céline exauçait son vœu et redonnait de la voix devant le public du Caesar Palace de Las Vegas. Cinq mois plus tard, le 14 janvier 2016, deux jours avant de fêter ses 74 ans, l’homme à qui elle s’était écrié ce soir-là “I love you René, ce concert est pour toi”, s’éteignait à Henderson, dans la maison familiale située dans la banlieue de Las Vegas. C’était il y a tout juste neuf ans.
Ses derniers mois de lutte contre son cancer de la gorge avaient été un long martyre : “Il était bouffi, n'avait plus de langue, il ne pouvait plus manger, était aveugle et sourd et c'est Céline qui le nourrissait par sonde” avait révélé Élisabeth Reynaud dans Gala en février 2021. Sentant le moment fatidique approcher, René Angélil avait organisé avec précision les modalités de ses adieux.
«René était un organisateur-né : il avait planifié ses funérailles depuis des semaines», avait confié à Paris Match la célèbre productrice et animatrice québécoise Julie Snyder, très proche du couple. Le manager avait notamment souhaité qu'elles se tiennent à la basilique Notre-Dame de Montréal, où il avait épousé Céline en 1994. Un vœu qui sera respecté.
Le vendredi 22 janvier 2016, vêtue de noir, et le visage couvert d’une voilette de tulle sombre, Céline, qui s'est livrée ce jour-là un un geste déchirant, est entrée dans l’église accompagnée de ses trois enfants, René-Charles, l’aîné de ceux qu’elle a eus avec son époux, et leurs deux jumeaux, Eddie et Nelson qui n’avaient alors que 6 ans. Qu’allait-il advenir de ces jeunes enfants après la mort de leur géniteur ? Cela aussi, René Angélil l’avait prévu.
Sentant sa fin venir, il avait tout planifié, souhaitant sans doute devancer les problèmes que tant de familles connaissent, lorsqu’il s’agit de régler les successions. Problèmes qui peuvent devenir inextricables quand les enfants sont issus de différentes unions, comme c’était le cas pour René Angélil. Car le mari de Céline n’a pas eu trois, mais six enfants ! En 1966, il avait épousé Denyse Duquette. De leur relation, était né un premier enfant, Patrick, en 1968. Quatre ans plus tard, le couple avait divorcé et, en 1973, René épousait en secondes noces la chanteuse Anne Renée avec qui il aura deux autres enfants, Jean-Pierre, né en 1974, et Anne-Marie en 1977. Mais personne ne semble avoir été oublié dans le testament…
Peu après sa mort, TMZ a pu consulter les documents légaux rédigés par le mari de Céline. Des documents qui ont fait d’elle, au même titre que deux autres personnes qui ne sont pas nommées, l'exécutrice testamentaire d'une vaste succession. Des papiers qui révèlent en outre que son homme était généreux envers ses enfants, y compris ceux nés de ses mariages précédents.
Sans grande surprise au regard de l’amour qu’il lui portait, c’est à Céline que René a légué ses biens personnels les plus intimes : voitures, vêtements, bijoux, meubles et autres effets personnels sont revenus directement à sa veuve. Mais son patrimoine consistait surtout en des biens financiers. Ils ont été tirés de la vente de deux énormes propriétés que l’impresario possédait : une en Floride, dont la valeur était estimée à 45 millions de dollars, et un château au Canada, dans la province du Québec, qui valait 25 millions de dollars. Une fois réalisée la cession de ces actifs, près de 9 millions d'euros devaient être mis à l’abri sur un compte. Une somme, gérée pour l’heure par Céline Dion, qui devrait, selon nos confrères américains, revenir plus tard aux trois enfants du couple René-Charles, Nelson et Eddy. Bien qu’ils aient depuis longtemps fait leur vie, René Angélil n’a pas oublié ses trois premiers enfants : après sa mort, deux d’entre eux devaient hériter d’une maison au Canada.
Neuf millions de dollars pour les enfants, la somme a de quoi faire rêver. Elle est pourtant infime au regard de la fortune supposée de leur mère. Selon le magazine Forbes, la fortune personnelle de Céline Dion - qui suit des traitements risqués pour se soigner - était estimée à 550 millions de dollars, soit environ 514 millions d’euros, à la fin du mois de mai 2024. Cette évaluation la classe à la cinquième position des chanteuses les plus riches au monde, derrière Rihanna, Taylor Swift, Madonna et Beyoncé. René-Charles et ses frères peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Leur avenir est largement assuré et ils peuvent bien se livrer à de folles dépenses !