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Sur la troisième marche du podium des plus grosses fortunes mondiales, on retrouve le Français Bernard Arnault, PDG de LVMH. Né à Roubaix, un 5 mars, ce natif du Poissons qui accorde une part belle à l'astrologie dans sa vie, est un chef d'entreprise qui ne décroche que rarement. Au fil des années, il n'a jamais perdu la valeur du travail, et a tenté de les transmettre au mieux à ses cinq enfants – issus de deux mariages – Delphine, Antoine, Alexandre, Frédéric et Jean. Et si à l'instar de Dior, Vuitton, Berluti, les maisons prestigieuses rassemblées sous l'étiquette LVMH ne manquent pas, celui qui a toujours gardé à l'esprit d'agir encore comme s'il s'agissait d'une start-up, a également mis un point d'honneur à ne pas créer des fils à papa. Chez les Arnault, l'éducation est primordiale, comme le sont les valeurs. Actionnaire majoritaire et président-directeur général du groupe de luxe LVMH, il est également propriétaire des médias Les Échos, Le Parisien et Radio Classique. Depuis 2019, l'homme est à la tête de la plus grande fortune européenne, estimée en 2022 par le magazine Challenges à 149 milliards d'euros et à 229 millions d'euros par Forbes au 9 mai 2023. Et si l'on ignore encore qui reprendra les rênes à la mort de Bernard Arnault, parmi sa progéniture, l'héritage, lui, est déjà bien ficelé.
C'est ce que nous apprennent les journalistes Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider. Grands reporters au Monde, celles que l'on ne présente plus ont signé l'ouvrage Successions, L'argent, le sang et les larmes, qui propose un close-up sur l'univers impitoyable des grandes familles françaises. Et dans le monde des richissimes industriels, on ne plaisante pas avec la question de l'héritage. On apprend ainsi que sur le plan patrimonial, "tout est en ordre : 75% de LVMH a déjà été transmis en nue-propriété aux cinq enfants ainsi qu'à leurs deux cousins, les enfants de la soeur décédée Dominique". C'est à Noël 2017 que les enfants Arnault ont été sacrément gâtés sous le sapin. "Bernard Arnault leur a ainsi donné à chacun plus de 73 milliards d'euros en actions". L'esprit de Noël est de mise chez les Arnault. "Il garde 25% des parts de la holding et l'usufruit de la totalité, écrivent les journalistes. Sa priorité : la pérennité et l'unité du groupe familial."
Quant à la succession de la direction, elle n'est donc toujours pas actée. Et comme précisé dans Successions, quelques lignes plus loin, Bernard Arnault n'est pas Charlemagne, il n'entend pas diviser la direction de son empire entre ses enfants. "Cela n'aurait pas de sens, tant le groupe est un agencement de sociétés, souligne l'un des barons de LVMH. Le chic de Dior compense le clinquant de Vuitton ; Dom Pérignon est le champagne des riches, Ruinart celui des snobs, Mercier celui des supermarchés. C'est un puzzle entièrement conçu sur des complémentarités", lit-on. Mais alors qui de Delphine, Antoine, Alexandre, Frédéric et Jean sera l'élu ?
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"Les chevaux viennent tout juste de prendre le départ, le vainqueur se distinguera dans les prochaines années", selon les cadres du groupe.