Danielle Darrieux nous a quittés il y a sept ans jour pour jour. C'est ainsi l'occasion d'honorer sa mémoire, en revenant notamment sur son histoire d'amour avec Porfirio Rubirosa, diplomate dominicain et playboy de l'entre-deux-guerres(puis de l'après-guerre). Ils se rencontrent en 1941, car ils sont voisins, dans les beaux quartiers de Neuilly. L'année suivante, ils se marient.
"Il était divin, se souviendra-t-elle bien plus tard. Beau comme un dieu, on sortait tous les soirs. Il me disait : 'Mets ta robe de soirée', et nous allions danser." Un véritable conte de fée donc, pour Danielle Darrieux, qui s'est toutefois rapidement transformé en cauchemar lorsque Porfirio Rubirosa est fait prisonnier à Baden en Allemagne. Mais prête à tout pour retrouver l'homme qu'elle aime, la comédienne accepte un séjour à Berlin pour assister à un concert de soutien aux troupes allemandes. En contrepartie, elle obtient un laissez-passer pour aller rejoindre son amoureux et reste huit jours à ses côtés. "De retour à Paris, les rumeurs ont commencé, dira-t-elle dans L'Express. Les gens murmuraient des horreurs dans mon dos, m'accusant de collaboration. Mon Dieu ! Je n'étais qu'une femme amoureuse. A son retour, nous sommes partis en zone libre, avant d'être installés à Megève en résidence surveillée. Nous n'avions pas le droit de sortir. C'était une période douloureuse. Des hommes et des femmes disparaissaient, et on ne savait pas encore qu'ils étaient déportés... Mais j'étais avec l'homme que j'aimais, alors... J'aurais fait n'importe quoi pour le sauver."
Une belle histoire, relatée par le magazine Les Hardis. A noter que celle-ci prendra fin en 1947, avec leur divorce, et que Porfirio Rubirosa est décédé en juillet 1965 dans un accident d'automobile, avenue de l'Hippodrome, au bois de Boulogne. Rappelons aussi que Danielle Darrieux, légende du cinéma français, a aimé d'autres hommes.
Star d'avant-guerre avec ses rôles de gamine facétieuse et fantasque (Le Bal, Coquecigrole) et les mélodrames de son mari Henri Decoin (Le Domino, Mademoiselle ma mère, Retour à l'aube), elle s'est ensuite fait connaitre à l'international, notamment grâce aux films de Max Ophüls (La Ronde, Le Plaisir). Elle sera également au coeur de la Nouvelle Vague, avec Claude Chabrol dans Landru (1962) et Jacques Demy dans Les Demoiselles de Rochefort, avant d'apparaître à nouveau aux côtés de Catherine Deneuve dans Le Lieu du crime en 1986. Parallèlement, elle poursuit une carrière brillante au théâtre, couronnée d'un Molière d'honneur. Elle était aux côtés des Micheline Presle et Michèle Morgan l'une des comédiennes les plus populaires et fantasmées du grand écran en France.