Depuis le succès des écologistes aux récentes élections européennes, le parti EE-LV se sent pousser des ailes. Au point d'avoir les yeux plus gros que le ventre ? Il faut dire que la consigne est claire : faire tomber dans son escarcelle le plus de grosses villes possible aux prochaines municipales. Paris est dans le viseur et la tâche en incombe à David Belliard. Libération dresse son portrait.
Dans l'édition du 9 juillet du quotidien national, on découvre le désormais candidat EE-LV pour Paris aux prochaines municipales de mars 2020. Âgé de 41 ans, ancien directeur du Sidaction (propulsé à ce poste à seulement 24 ans par la grâce du regretté Pierre Bergé) et conseiller du 11e arrondissement de la capitale – où il a acheté un appartement –, David Belliard aura la lourde tâche de faire chuter l'actuelle maire PS, Anne Hidalgo. Une maire qu'il accuse d'être "socialiste, pas écolo" quand dans le même temps elle suscite pourtant contre elle des critiques quotidiennes depuis qu'elle a fait piétonniser les berges de Seine, réduire la place de la voiture dans Paris ou lancer la végétalisation de plusieurs places...
Je ne voulais pas être gay
Le jeune quadra vient d'Augicourt (Haute-Saône), patelin de quelques âmes dont il ne semble pas garder un bon souvenir. Ainsi, il raconte que lorsqu'une ancienne camarade de collège lui a proposé une soirée retrouvailles avec des gens de l'époque, il a trouvé l'idée inconcevable. "Les meilleures années de ma vie, c'est maintenant, je suis à Paris, avec mon mec. J'ai pas envie de revoir ces gens", lui répondra-t-il. Force est d'admettre qu'être homosexuel dans un bled paumé, ce n'est pas facile à vivre. "Je ne voulais pas être gay. En plus, j'étais assez croyant, enfant de choeur jusqu'à 13 ans. J'ai longtemps intériorisé une forme de culpabilité. Quand j'y repense, j'étais un gamin assez créatif et efféminé. Et, à l'époque, j'étais gros", raconte-t-il. Une époque dure marquée par un coming out forcé à cause d'un oncle.
Le bac en poche, il enchaînera sur des études de commerce et des stages jusqu'à son arrivée à Paris avec la volonté de militer dans le milieu gay. Après une rupture avec un homme ayant depuis lancé un projet de GPA, il a retrouvé l'amour et partage sa vie depuis six ans avec un certain Sébastien, architecte du patrimoine dont on apprend qu'il gagne 3 500 euros quand David Belliard en touche 4 100 – entre ses indemnités d'élu et son poste chez Alternatives économiques. Un compagnon plus jeune et plus petit que lui décrit comme "roux, barbu et sexy" selon le quotidien.
Quant à sa vision pour la capitale, David Belliard compte par exemple supprimer les places de stationnement ou débitumer la ville. Un projet qu'il va essayer de vendre aux électeurs, mais le pari n'est pas gagné d'avance. Pour l'heure, il est donné derrière La République en marche, le Parti socialiste et Les Républicains.
Thomas Montet